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Les nouveaux féministes de la pub

Merci à la pub.
Merci de s'occuper de nous, pauvres consommateurs en manque de repères. Les marquesde lingerie nous donnent des leçons de séduction, nous permettent de porter des strings et de se la jouerMarilyn Monroe afin que tout le monde puisse mater notre postérieur. Et pour ces messieurs, à vous aussiles strings, " assurez vos arrières " assènent les panneaux publicitaires.

Après le porno chic, nous voici donc arrivés à une parité exacte en matière de fesses. La définition de la publicité (sexiste) étant d'utiliser la nudité ou la sexualité à des fins lucratives, le nouveau cheval de bataillepour la Meute et les féministes vindicatives n'est plus la pub pour la lingerie, mais cette nouvelle offensivecommerciale qui réutilise leurs propres codes. Ou quand la réclame se fait étendard des maux de notresociété.NOUS LES FEMMESC'est Eram qui a attaqué la première avec un spot provoc. Une bonne mère de famille, panier au bras,présente ses charmants bambins et son adorable de mari. Elle sait que tout ce petit monde fait beaucoup delinge à laver. Heureusement, tout n'est pas perdu, ses chaussures Eram lui permettent de sortir et de sefaire belle pour mieux oublier cette " vie de chien dans un monde bourré de porte-avions nucléaires et cette maison où tout le monde me prend pour la femme de ménage ".

La femme doit pouvoir assumer sa féminité malgré tous les critères sociaux. Dans un autre film, on mettait en situation une femme à un entretien derecrutement, posant " un bébé tous les deux ans " et des plaintes " pour harcèlement sexuel dès qu'on luipincera les fesses " comme conditions à son embauche, en l'échange de quoi, à compétences égales, elleserait payée moins qu'un homme. Elle se lève et ajoute " de toute façon on n'utilise pas l'argent de la mêmemanière ".

Gros plan sur ses chaussures.Ainsi la pub se protège contre toutes les critiques qui pourraient lui être faites, réutilise les mots d'ordresféministes et se place en défenseur des femmes exploitées par la société de consommation.

La pub devient schizophrène et s'auto critique pour vendre. Les idéologues des années 00 sont les publicitaires. VOUS LES HOMMES

Dernièrement, la palme d'or est revenu au spot télé de la marque d'électroménager LG, dans lequel deséphèbes passaient l'aspirateur, faisaient des lessives et la cuisine comme des grands. Pour renforcer son impact, la marque s'est offerte une performance en vitrines des Galeries Lafayette où l'on voyait un jeune homme manipulant des appareils électroménagers et présentant plusieurs panneaux à la foule : " leçon de réfrigérateur ", " leçon de machine à laver " ou " Comment ranger ses courses sans se faire engueuler ? ".
Sur le décor, la maxime " de la cueillette à la chasse, puis de la chasse aux courses, l'homme, dans son incroyable évolution, vient de découvrir où ça se range " était inscrite. Ce slogan aurait pu être celui de chiennes de garde enragées. Juste à côté, un autre mec nettoyait son espace ménager. " Pourquoi l'homme ne se servirait-il pas des mêmes armes que la femme ? " pouvait-on lire. Ca laisse songeuse.

Dans une dernière vitrine, un aspirateur, un bellâtre et le commentaire " Félin, rapide, puissant, il ne sera pas dit quel'homme n'était pas capable de passer l'aspirateur.". Et le bonhomme de faire de la gonflette avec le tuyaude l'engin. Y'a du boulot les frangins.

Assez surprenant et franchement dérangeant. Enfin, le clou duspectacle était un homme se promenant au milieu des couples badauds, demandant à " monsieur " s'il assistait " madame ", en quel cas il se voit remettre un bracelet " J'aide ma femme ". Là encore, on réutilise les codes féministes au second degré.

Les responsables de LG oeuvrent pour l'égalité hommes-femmes pour les tâches ménagères. Avec leur slogan " Un petit pas pour l'homme un grand bon pour la femme " les publicitaires se placent en chantre de la défense de la condition féminine.

Il y a cinq ans, des femmes furent exposées en petite tenue dans les vitrines du même magasin, ce quiprovoqua un tollé général. Ces derniers jours seul le collectif Mix-Cité scandait " Femme objet, homme objet,non à cette égalité ".

Que des gugus passent toute leur journée en vitrine, c'est assez dérangeant. À laquestion " et vous, vous avez le même à la maison ? ", on pourrait très bien se dire qu'après tout, quitte à acheter une machine à laver autant ramener le gosse beau avec. Il parle pas, il est bien foutu et en plus il fait la lessive et la vaisselle. C'est pas ce que les femmes demandent depuis 50 ans ?

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