Le goût artistique peut-il s'éduquer?

Je dois faire un travail sur ce sujet. Aidez-moi à trouver le pour et le contre qui me serviront de souce dans mon travail.
Personnellement je crois que oui.
Que vous pensiez le contraire ou la même chose écrivez-moi, je veux connaître vos idées sur ce sujet

Bonsoir JP
a tout hasard tu as une page avec quelques id***233;es ***224; r***233;colter sur :
le go***251;t est-il ***233;ducable? http://www.philagora.net/corrige2/gout.php

Bonsoir,

Dans la mesure où l’art est considéré comme un « langage », une certaine manière d’exprimer, de mettre en image des sentiments ou des concepts, alors l’art possède certaines règles de production, sa grammaire, ses conventions, ses styles, ect. Par conséquent, de la même façon qu’on ne peut comprendre un Chinois sans avoir une connaissance plus ou moins développée de sa langue, on ne peut reconnaître, comprendre, voire apprécier une œuvre d’art en ignorant la langue dans laquelle elle a été écrite. La maîtrise de cette langue, comme celle des langues naturelles, passe nécessairement par l’apprentissage.

La question est maintenant de savoir quel est le mode de cet apprentissage. Peut-on parler d’éducation ? Ce terme d’ « éducation » me gène un petit peu. En effet, l’éducation ne jouit pas aujourd’hui d’un grand prestige. On peut facilement y voir un processus de formation ou même de « formatage » dont il est aisé de dénoncer les perversions. Du reste, je décèle derrière ce terme l’idée d’un apprentissage rationalisé et procédant par étapes. Pour connaître ou maîtriser une matière, on apprend d’abord les bases, puis ceci, enfin cela. Or cette dimension procédurale de l’éducation me parait en contradiction avec l’idée que je me fais de l’art. Je voudrais définir une œuvre artistique comme une création qui vient frapper à la porte de ma conscience et de mes émotions, elle touche et remue le fond de mon âme, elle éveille en moi surprise, bien-être ou répulsion (quand on ne lui attribue pas une fonction plus fondamentale encore, celle de « catharsis » par exemple). Par conséquent pourrait-on parler d’ « éveil » plutôt que d’une « éducation ». L’éveil d’une certaine sensibilité qui ne passe pas par un apprentissage progressif mais plutôt par « immersion ».

Remarque bien : lorsque je propose le mot « immersion », je ne vise pas l’idée que le goût artistique serait une forme de révélation dans laquelle on serait tombé quand on était petit. Au contraire, le goût artistique évolue et se développe. Il faut le « nourrir » ! C’est pourquoi on parle de « goût » artistique et non pas de compétence ou d’aptitude à reconnaître une œuvre d’art.

Voilà, je sais pas si ce genre de réflexion te plait et peut t’aider.
Je l’espère en tout cas.
Bon vent,
Shaowan.