SVP y aurait il parmi vous des gens ayant ces livres ? ou alors y en a t-il qui l'ont étudiés ?
Et la ciation "rire signifie se réjouir d'un préjudice avec bonne conscience", l'avez vous étudiez ? avez vous des idées ? c'est pour une colle de CG !
merci !! :smi
NIETZSCHE: lire Le Gai Savoir V, aph.354; Par delà le Bien et le Mal I, aph.17
La conscience est la pensée exprimée en paroles = en signes d'échanges = ce qui permet aux hommes faibles de s'associer. Être conscient = savoir ce dont on a besoin et le dire.
Ce qui est surtout important à relever dans cette phrase, c'est que Nietzsche fait l'apologie de son a-moralisme (c'est-à-dire qu'il se considère au-delà des catégories traditionnelles de bien et de mal) : il n'y a de bien et de mal que définis subjectivement, et pas d'universalisme possible (contrairement à Kant, par exemple). Dans un de ces livres Nietzsche fait cette remarque (citation approximative) : "Ceci est mon bien (c'est-à-dire mon bonheur, ma félicité) et je ne prétends pas qu'un autre puisse y avoir accès."
Le rire de l'immoraliste, c'est donc avant tout le rire de l'esprit libre, affranchi des catégories de pensée traditionnelles.
Nietzsche remarque souvent que ce que l'on appelle un tort ou un mal peuvent conduire à une véritable positivité : par exemple, le bonheur et la vie peuvent procéder de l'erreur (il faut savoir être artiste dans sa vie), la souffrance peut mener à une félicité plus grande, etc.
Le privilège de l'esprit libre, c'est qu'il arrive à faire son miel de tous les événements, qu'ils soient à la base rangés dans la case "bons" ou "mauvais" : cela vient de sa surabondance de forces, qui lui permet de surmonter toutes les situations.
Dans la vie personnelle de Nietzsche, par exemple, sa déception avec Lou Andreas Salomé aura finalement donné naissance au Zarathoustra, un de ses plus grands livres.
Rire d'un préjudice, c'est donc dans cette mesure affirmer sa propre liberté et sa propre force ; c'est l'amor fati (l'amour du destin) en toute bonne conscience, puisqu'il est en toute circonstance confiant envers l'avenir.
Il y a ainsi de nombreuses pages qui sont ainsi extrêmement émouvantes dans le Gai savoir (là encore pour la rédaction de ce livre, Nietzsche, qui avait de nombreux problèmes de santé, revenait d'une période trouble qu'il avait finalement réussi à surmonter). C'est un livre... définitivement à lire !
Quelle serait d'après vous la signification du chameau, du lion et de l'enfant ?
Merci pour vos réponses et commentaires, n'hésitez pas!
Le chameau, le lion et l'enfant, c'est une "th***233;orie des 3 stades", un peu ***224; la Auguste Comte ou ***224; la Soren Kierkegaard. Evidemment ici, l'optique est diff***233;rente. Je te renvoie au Zarathoustra :
"LES TROIS METAMORPHOSES
Je vais vous dire trois m***233;tamorphoses de l'esprit: comment l'esprit devient chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient enfant.
Il est maint fardeau pesant pour l'esprit, pour l'esprit patient et vigoureux en qui domine le respect: sa vigueur r***233;clame le fardeau pesant, le plus pesant.
Qu'y a***8722;t***8722;il de plus pesant! ainsi interroge l'esprit robuste. Dites***8722;le, ***244; h***233;ros, afin que je le charge sur moi et que ma force se r***233;jouisse.
N'est***8722;ce pas cela: s'humilier pour faire souffrir son orgueil? Faire luire sa folie pour tourner en d***233;rision sa sagesse?
Ou bien est***8722;ce cela: d***233;serter une cause, au moment o***249; elle c***233;l***232;bre sa victoire? Monter sur de hautes montagnes pour tenter le tentateur?
Ou bien est***8722;ce cela: se nourrir des glands et de l'herbe de la connaissance, et souffrir la faim dans son ***226;me, pour l'amour de la v***233;rit***233;?
Ou bien est***8722;ce cela: ***234;tre malade et renvoyer les consolateurs, se lier d'amiti***233; avec des sourds qui m'entendent jamais ce que tu veux?
Ou bien est***8722;ce cela: descendre dans l'eau sale si c'est l'eau de la v***233;rit***233; et ne point repousser les grenouilles visqueuses et les purulents crapauds?
Ou bien est***8722;ce cela: aimer qui nous m***233;prise et tendre la main au fant***244;me lorsqu'il veut nous effrayer?
L'esprit robuste charge sur lui tous ces fardeaux pesants: tel le chameau qui sit***244;t charg***233; se h***226;te vers le d***233;sert, ainsi lui se h***226;te vers son d***233;sert.
Mais au fond du d***233;sert le plus solitaire s'accomplit la seconde m***233;tamorphose: ici l'esprit devient lion, il veut conqu***233;rir la libert***233; et ***234;tre ma***238;tre de son propre d***233;sert.
Il cherche ici son dernier ma***238;tre: il veut ***234;tre l'ennemi de ce ma***238;tre, comme il est l'ennemi de son dernier dieu; il veut lutter pour la victoire avec le grand dragon.
Quel est le grand dragon que l'esprit ne veut plus appeler ni dieu ni ma***238;tre? ***8220;Tu dois", s'appelle le grand dragon. Mais l'esprit du lion dit: ***8220;Je veux.***8221;
***8220;Tu dois***8221; le guette au bord du chemin, ***233;tincelant d'or sous sa carapace aux mille ***233;cailles, et sur chaque ***233;caille brille en lettres dor***233;es: ***8220;Tu dois!***8221;
Des valeurs de mille ann***233;es brillent sur ces ***233;cailles et ainsi parle le plus puissant de tous les dragons: ***8220;Tout ce qui est valeur***8212;brille sur moi.***8221;
Tout ce qui est valeur a d***233;j***224; ***233;t***233; cr***233;***233;, et c'est moi qui repr***233;sente toutes les valeurs cr***233;***233;es. En v***233;rit***233; il ne doit plus y avoir de ***8220;Je veux***8221;! Ainsi parle le dragon.
Mes fr***232;res, pourquoi est***8722;il besoin du lion de l'esprit? La b***234;te robuste qui s'abstient et qui est respectueuse ne suffit***8722;elle pas?
Cr***233;er des valeurs nouvelles***8212;le lion m***234;me ne le peut pas encore: mais se rendre libre pour la cr***233;ation nouvelle***8212;c'est ce que peut la puissance du lion.
Se faire libre, opposer une divine n***233;gation, m***234;me au devoir: telle, mes fr***232;res, est la t***226;che o***249; il est besoin du lion.
Conqu***233;rir le droit de cr***233;er des valeurs nouvelles***8212;c'est la plus terrible conqu***234;te pour un esprit patient et respectueux. En v***233;rit***233;, c'est l***224; un acte f***233;roce, pour lui, et le fait d'une b***234;te de proie.
Il aimait jadis le ***8220;Tu dois***8221; comme son bien le plus sacr***233;: maintenant il lui faut trouver l'illusion et l'arbitraire, m***234;me dans ce bien le plus sacr***233;, pour qu'il fasse, aux d***233;pens de son amour, la conqu***234;te de la libert***233;: il faut un lion pour un pareil rapt.
Mais, dites***8722;moi, mes fr***232;res, que peut faire l'enfant que le lion ne pouvait faire? Pourquoi faut***8722;il que le lion ravisseur devienne enfant?
L'enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle***8722;m***234;me, un premier mouvement, une sainte affirmation.
Oui, pour le jeu divin de la cr***233;ation, ***244; mes fr***232;res, il faut une sainte affirmation: l'esprit veut maintenant sa propre volont***233;, celui qui a perdu le monde veut gagner son propre monde.
Je vous ai nomm***233; trois m***233;tamorphoses de l'esprit: comment l'esprit devient chameau, comment l'esprit devient lion, et comment enfin le lion devient enfant.***8212;
Ainsi parlait Zarathoustra. Et en ce temps***8722;l***224; il s***233;journait dans la ville qu'on appelle: la Vache multicolore."
il existe chez Niezstche un symbolisme Christique évident.
L'enfant est celui qui s'est découvert qui est devenu son propre dieu et posséde sa propre morale. Rien n'empéche que cette morale correponde à la morale absolue de l'Homme
Ainsi chez Nietzsche, le vrai religieux est le stade ultime. Il est possible de retrouver cela chez un philosophe utérieur: Max Scheler disciple de Husserl et de Nietzsche. le surhomme est un saint puisqu'il est en accord avec lui même.
cordialement
Je crois que si dans le Zarathoustra Nietzsche emploie un symbolisme biblique, c'est pour donner à son ouvrage toute la force que ces symboles, mots et paraboles ont acquis au cours des siècles où le christianisme s'est développé. Evidemment, il n'est lui-même aboslument pas croyant : en quelque sorte, il opère un "détournement" à son profit, afin que l'on prenne son discours au sérieux. N'oublions pas qu'il a aussi écrit "L'antéchrist".
Et s'il a besoin de cette force suggérée, de cette tension spirituelle, c'est parce qu'il aspire à une philosophie qui règne, et non à un discours de spécialiste qui serait en marge.
absolument pas croyant? Augustin tu racontes n'importe quoi! :) je t'assure que si et si tu ne me crois pas j'en ferai pas une maladie. Chacun son dieu et sa lithurgie.Citation:
Posté par Augustin
désolé j'ai pas pu m'em péché ( le démon qui est en moi hurle de rire :dpt)
Eh bien je le r***233;p***232;te non M. Friedrich Nietzsche n'***233;tait pas croyant. Quel scoop ! lol)
Si j'ai bien compris, cet esprit au départ coïncide avec le mouvement de l'être, c'est-à-dire à l'histoire d'un homme qui découvrant sa vrai nature , rencontre par la même occasion l'échauffement psychique de ses sens,pour aboutir finalement à la connaissance intrinséque de son corps et de son esprit. Cet être doit donc certainement accèder à un niveau de conscience qui le détache du déterminisme habituel et correspondre avec ce que l'on pourrait nommer le moteur de l'univers, l'esprit ayant trouvé sa propre autonomie se trouvant capable de régénérer la psyché humaine afin de trouver l'harmonie et le repos sur Terre.
Parvenu à ce degré de connaissance, l'être prend donc conscience que l'avenir de l'humanité est entre ses mains et qu'il est désormais responsable de tout ce qui pousse et de tout ce qui vit, en sachant pertinemment que son achèvement ne peut s'opérer que dans le dépassement de sa chair.
Surmonter donc sa peur qui le fige inexorablement sur la Terre, un sacrifice.
L'homme trop prés de son secret, se trouverait en fait dans l'incapacité de se surpasser et les trois métamorphoses de son esprit serait en fait un cheminement afin de reconquérir un être neuf ( en toute connaissance de cause, malgré tout ). D'où le parallèle avec l'océan capable de recueillir un fleuve malpropre sans se salir. Une conquête de l'esprit sur lui-même.