Explication du texte de Schopenhauer

Bonjour, je suis sensée rendre une explication du texte suivant pour demain mais je dois avouer que j'ignores comment m'y prendre ! Merci d'avance pour votre aide précieux...

« L'homme a toujours un but et des motifs qui règlent ses actions. Il peut toujours rendre compte de sa conduite dans chaque cas. Mais demandez-lui pourquoi il veut, , d'une manière générale : il ne saura que répondre. La question lui semblera même absurde. Pour l’homme, un but atteint n'est jamais que le point de départ d'un nouveau projet, et cela à l'infini. La plante elle-même se développe et forme, du bourgeon primitif, la tige, les feuilles, les fleurs, les fruits : mais le fruit est lui-même l'origine d'un nouveau bourgeon, d'un nouvel individu, qui recommence à parcourir ce vieux parcours, et cela éternellement. […] Il en est aussi de même des efforts et des désirs humains: leur accomplissement, but suprême de leur volonté, miroite devant nous; mais, dès qu'ils sont atteints, on les oublie, ils deviennent des vieilleries que l’on finit toujours par mettre de côté, comme des illusions disparues. Trop heureux celui qui garde encore un désir et une aspiration : il pourra continuer ce passage éternel du désir à sa réalisation, et de cette réalisation à un nouveau désir. Quand ce passage est rapide, il est le bonheur; il est la douleur s'il est lent. Mais au moins il n'est pas cette immobilité qui produit un ennui affreux et paralysant, une langueur mortelle. »

Schopenhauer, Le Monde comme Volonté et comme Représentation (1818)

Bonsoir
Pour la recherche des idées suivre ce lien et tout lire:
http://www.philagora.net/aide-texte/...auer-desir.php
:)

Bonjour,
Tentons, autant que faire se peut de ne pas pas opiner systématiquement à un texte que l'on prend en référence !
Je vous suggère d'analyser, point par point, non pas le mien mais au travers du vôtre, ce fameux texte :

Citation:

" L'homme a toujours un but et des motifs qui règlent ses actions".

Non, pas toujours, loin s’en faut. Certains vivent, agissent de manière instinctive, de manière animale, préservant ou perpétuant ainsi la fameuse « Loi du Talion » !

Citation:

Il peut toujours rendre compte de sa conduite dans chaque cas.

Entérinez-vous cela ? Regardez autour de vous ces êtres impulsifs, poing dehors ou couteau dissimulé…Que vaut la pensée esthétique de Schopenhauer par rapport à certains faits contemporains ? (assassinats dans les lycées ou ailleurs, dans la rue) ?

Citation:

Mais demandez-lui pourquoi il veut, d'une manière générale : il ne saura que répondre

Oh que si. Le temps de Schopenhauer n’était pas le nôtre, ce contemporain immédiat, même si les sentiments et les émotions étaient sensiblement les mêmes. Le désir, la vulgarisation de la violence, comme dominance-pouvoir, n’étaient pas si amplement étalés, vulgarisés (il était encore juste avant 1968 édicté, voire « imposé » quelques valeurs dont l’éthique ou la morale inclinaient à penser « bien/bon/meilleur ») plutôt que « révèle toi, affirme-toi, fais ta place quelque puisse être la conséquence. Tu es indivi, donc vis individuellement et peu importe les dégâts que tu peux engendrer. Sois TOI et fais taire les autres. D'ailleurs de moins en moins d'activités syndicales, de familles plurielles (atomisation de la société, voulue et orchestrée que l'on déplore à présent.). L’enfant devint Roi, une personne à part entière (dixit Mme Dolto) il devint et prit tout l’espace dans la nouvelle société. Ce n’était pas ainsi sous Schopenhauer (rien de saurait donc être comparable ni comparé)…aussi il convient toujours de relire les auteurs, en fonction de leur époque. Se méfier des amalgames.

Citation:

La question lui semblera même absurde. Pour l’homme, un but atteint n'est jamais que le point de départ d'un nouveau projet, et cela à l'infini.

Là non plus on ne saurait affirmer cela, sans son contraire. Combien de personnes ayant un travail, une maison, une descendance aspirent à autre chose ? Sans espoir ni projet, en effet la vie peut sembler morose, mais si d’autres demeures, plus philosophiques, voire métaphysiques s’expriment, pourquoi désirer encore ?

Citation:

La plante elle-même se développe et forme, du bourgeon primitif, la tige, les feuilles, les fleurs, les fruits : mais le fruit est lui-même l'origine d'un nouveau bourgeon, d'un nouvel individu, qui recommence à parcourir ce vieux parcours, et cela éternellement.

Ici cette démonstration est organique et scientifiquement constatable, elle parle des cycles que la nature traduit. Il suffit de regarder, d’être patient et le constat est le résultat de cette observation.

Citation:

Il en est aussi de même des efforts et des désirs humains

Tous les humains ne ressentent ni ne vivent cette nécessité de l’effort, loin s’en faut. Ils sont par contre plus à même de vouloir répondre à tous leurs désirs, minuscules, importants ou péthoriques.

Citation:

Accomplissement, but suprême de leur volonté

C’est en général la fameuse volonté qui manque à l’humain d’aujourd’hui. (pas tous, ne globalisons pas), c’est dans l’air du temps. Voir, consommer, posséder, jouir, comme si le dû, n’impliquait aucun devoir (le blanc, le positif ne saurait exister sans l’autre face qui est son révélateur). Tout est et demeure duale. Il pense et aimerait se réaliser sans aucune détermination ni même une once d’énergie.

Citation:

Trop heureux celui qui garde encore un désir et une aspiration : il pourra continuer ce passage éternel du désir à sa réalisation, et de cette réalisation à un nouveau désir.

C’est en effet cela qu’il faut retenir – aspiration/projet/devenir, c’est ce qui mobilise l’appétence de vivre. Le bon-heur ne saurait avoir qu’un moteur réel, celui de se réaliser, encore et encore, jusqu’au terme de ce que notre enveloppe nous consent.

Merci beaucoup !! Je pense que ça va pas mal m'aider ...