L'égarement de la pensée occidentale.
En parcourant les appendices de l’Être et l’Essence d’Etienne Gilson on se rend facilement compte que le musulman d'aujourd'hui est, sur un point essentiel de la pensée, bien plus proche de Thomas d’Aquin que ne l'est la quasi totalité des thomistes d'aujourd'ui :
Dans les œuvres complètes de Saint Thomas il n’y est pas une seule fois question d’une distinctio realis essentiae et existentiae. D’abord Saint Thomas parle ordinairement de « composition » plutôt que de « distinction ». Une fois au moins il a qualifié cette composition de réelle, mais en parlant ainsi il entend spécifier, non qu’il y a composition entre deux choses, mais qu’il ne s’agit pas d’une simple composition de raison. D’ailleurs loin d’impliquer la notion de distinction, celle de composition implique celle d’union : « omnis compositio est unio ». Assurément il ne peut y avoir union et composition qu’entre deux choses distinctes, mais il peut y avoir union et composition entre des parties qui n’existent jamais à part. tels sont l’acte et la puissance, la forme et la matière, l’essence et son être.
Nous voici donc ramenés à la remarque de P.W. Bridgman : Saint Thomas dit que l’esse, l’être, est aliquid outre l’essence ; mais que veut dire aliquid ? C’est aliud quid. Et comment traduire ces deux mots ? En français le traducteur dira inévitablement : quelque chose d’autre, introduisant ainsi la notion de chose qui, en latin, serait res, mais aliquid (aliud quid) n’est pas aliqua res ; c’est nous qui, cédant aux impératifs de la langue, engageons sans y penser la doctrine sur la voie d’un réalisme chosiste auquel elle est profondément étrangère, pour ne pas dire hostile.
Considérons un autre cas. Dans le célèbre opuscule De ente et essentia, Thomas vient de dire que, s’il existe une chose telle qu’elle soit son être, il ne peut y avoir qu’une. Notons au passage qu’il y use librement du mot res, chose, qui convient parfaitement : « talis res quae sit suum esse », savoir, la suprême réalité hors de la pensée, qui est Dieu. Passons alors aux choses qui ne sont de leurs êtres (les choses autres que Dieu, qui ont leur être comme reçu de Dieu, mais ne le sont pas), Thomas poursuit : « unde oportet quod, in qualibet alia re, praeter eam, sit aliud esse suum, et aliud quidditas vel natura seu forma sua » (Op. cit., ed. Marietti, p. 16). Il faut ici traduire : autre est son être, autre sa quiddité, nature ou forme. Mais avouons que même cela n’est pas satisfaisant, car ce que Thomas veut dire est que, l’un par rapport à l’autre, l’être et l’essence sont de l’autre. Pour un francophone l’absence de chose se fait cruellement sentir.
L’ambiguïté du mot ens, quand on le traduit par être est encore plus grave. Ses effets pour l’interprétation du thomisme de Saint Thomas sont dévastateurs. Je prends en exemple un excellent petit livre intitulé La métaphysique de Saint Thomas. Voici le début du livre : « Chapitre premier. La réalité concrète. » Première phrase : « Primo in intellectu cadit ens » (In Met., I, 2) L’être est le premier connu (S.T. 1, 5, 2). Cette simple phrase contient toute la métaphysique de Saint Thomas, depuis l’analyse de la réalité concrète jusqu’aux preuves de l’existence de dieu » (Op. cit., Joseph Rassam, PUF, 1968, p. 1).
Il n’y a pas de mot plus fréquent que ens dans le latin de Saint Thomas, mais il n’y en a pas de plus rare dans le latin classique. En fait, jusqu’à preuve du contraire, je crois pouvoir dire qu’il n’existe pas. La portée du fait est considérable, car il explique peut-être le fait que les Romains de l’époque classique ne nous aient légué aucune métaphysique de leur crû. Sans être pas d’ontologie, donc pas de métaphysique.
ensablement de la religion musulmane
a samarkand
pourquoi le coran est-il ecrit en arabe? Voila une question interessante?
Pourquoi existe-t-il une différence homme femme? La femme a bien une âme comme l'homme.
Pourquoi le porc plutot que la giraffe ou l'hippopotame?
Pourquoi le vin et pas l'extasy?
Le coran ne doit-il pas etre interpreté en fonction de l'exterieur?
Pour ce qui est de la spiritualité, la pensée musulman est belle. Pour ce qui est de la pratique, elle secrète beaucoup d'hypocrisies de fait de sa non concordance avec la réalité du monde extérieure.
cordialement