Et bien ça c'est pas la moitié d'un problème !
Bonjour Soukoun !
Il me semble qu’il faut distinguer deux niveaux d’interrogation qui sont nécessairement liés.
Si on part de la perspective que tu poses est qui est un réquisit au problème que tu soumet, a savoir que la réalité est avant tout constituée par notre langage, par sa capacité à « faire sens » ; il me semble que c’est nécessairement à partir de la façon dont on va comprendre et expliquer cette constitution de la réalité par le langage (l'ordre langagier dont tu parles) que doit se trouver une réponse au problème.
En effet, il me semble que si la réalité est langage et que l’on cherche à comprendre comment se représenter l’irreprésentable c’est à dire ici ce qui n’est pas signifiable par le langage, la question que l’on pose c’est celle de l’évolution de cet ensemble de règles linguistiques qui constitue la réalité :
A un moment donné, avec un langage donné, on peut se représenter un ensemble de choses à partir de ce langage (c’est à dire soit possibles, soit existantes, etc… mais avant tous énonçables, signifiables). La question serait donc : « qu’est-ce qui fait qu’à un moment donné quelque chose qui n’était pas pensable dans un ordre langagier le devienne soudain ? »
Cela poserait donc le problème de l’évolution possible d’un ordre langagier ?
Alors évidemment ça supposerait de définir plus précisément ce qu’on entend par langage et quel ordre on y voit… Il est évident que ça reste très général mais c’est le début…
En tous cas est-ce bien la question que tu poses et la problématique te semble t’elle pertinente ?
Au plaisirs de vos suites
le perfectionnement du langage
Y a-t-il un perfectionnement du langage qui nous rapprocherait progressivement et asymptotiquement d'un réel en soi?
MAis d'abord qu'est-ce que le langage? Au fond, l'accroissement des termes nous permettrait de mieux nous représenter notre expérience, mais ces termes ne peuvent entrer dans le vocabulaire qu'à condition d'être généraux. et la généralité repose sur une abstraction où l'objet concret se dissout. Parler de l'électron, ce n'est pas approcher d'une expérience positive de ce qu'est la matière, c'est se donner un schéma nous permettant de nous entendre justement sur ce que nous ne pourrons jamais humainement nous représenter.
De ce point de vue, l'absolu (entendu comme l'essence du phénomène abstraction faite de notre manière de le connaître) ne peut jamais rentrer dans le langage (et donc dans la représentation). Car si je prend l'absolu comme objet je perd de vue la condition pour que cet objet soit donné, c'est à dire qu'il s'adapte au cadre nécessaire d'une représentation humaine, j'oublie que cet objet n'est donné que pour un sujet. De ce point de vue, c'est le rapport du sujet conditionnant l'objet et de l'objet conditionnant le sujet qui est proprement absolu (Cf. Hegel). Et si je me représente ce rapport,je le rapporte encore à une position d'objet impliquant ma subjectivité. L'infini ne se conçoit pas à partir du fini.