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recevoir le sang d'un autre va t'il me changer?
Je bosse sur un memoire infirmier et on m'a conseiller d'aller voir du coté de la philo sauf qu'en philo j'y comprend rien! pourriez vous me donner des pistes ou au moins votre avis sur : si je reçoit une transfusion de sang mon moi sera t'il changer selon que l'autre est autre...
la question se pose surtout pour la greffe. Cela dit, le sang peut entrer dans une certaine mesure dans cette problématique, même s'il est vite remplacé (ce qui n'est pas le cas pour la greffe).
En effet, les cellules du sang transfusé sont bien étrangères au corps. Le sang d'un autre coule dans les veines du transfusé.
Mais le changement n'est pas suffisant pour changer l'être entier.
un problème:
supposons qu'on soit arrivé à greffer un cerveau.
L'opération se passe bien, mais qui va se réveiller?
Avec quels souvenirs?
Qui va exister, etre conscient de soi?
Le donneur ou celui qui a reçu la greffe?
Qui va-t-on reconnaître au premier abord?
Un corps?
Un esprit?
Qu'en pensez-vous?
Myrabelle, si tu changes le cerveau de Y par le cerveau de X, c'est Y qui se réveillera. Du moins c'est extrêmement probable, si ce n'est pas le cas à mon avis la science se remettra énormément en question, et ce serait la preuve de deux choses :
l'esprit est une essence détachée du corps (je n'y crois pas personnellement mais on peut pas prouver l'inverse non plus) et en plus de ça elle ne siège pas dans le cerveau, ou du moins elle est capable de s'en défaire pour investir le nouveau cerveau qui arrive... ça me paraît bien fantaisiste tout ça.
Donc, pour ma part, la question n'est pas très pertinente, on peut presque parier que c'est X qui se réveillera dans le corps de Y. Au delà de cette probabilité il n'y a que le doute sur lequel on ne peut pas dire grand chose...
Pour le sang, mon idée à moi est que l'on est jamais le même, alors que tu changes ton sang ou pas demain tu auras déjà changé.
Après c'est ma position, on peut ne pas être d'accord, mais je ne crois pas à "l'unité du je" Kantien grâce à la "conscience de soi".
Myrabelle pose un problème fort intéressant
Car enfin, l'identité est partiellement le fait des souvenirs et les souvenirs relèvent du cerveau au moins comme une condition nécessaire
Son passé aurait changé, il serait devenu autre
Celui qui se réveillerait de l'anesthésie n'aurait-il pas les souvenirs du donneur?
Ce serait donc une expérience cruciale : on saurait si les souvenirs sont localisés dans des traces neuroniques ou ailleurs!
Et certes les autres verraient le même corps mais ils rencontreraient un autre qui ne les reconnaitrait pas mais reconnaitrait l'entourage du donneur!
Cela permettrait de départager les matérialistes et les spiritualiste par une expérience.
?
C'est une erreur. Donner son cerveau c'est se donner, celui qui a le cerveau d'un autre est l'autre. Il n'a pas les souvenirs de l'autre ou je ne sais quoi de l'autre, il est l'autre, c'est pour ça qu'il n'y aura jamais de "don de cerveau"... J'ai envie de dire "ça va pas la tête" mdr
Ah moins d'être vraiment spiritualiste à fond, on ne peut s'imaginer une personne qui se réveille avec le cerveau d'un autre et qui, bien qu'elle ait tous les souvenirs de l'autre, soit encore la même... Il a fait comment le je alors pour revenir dans le nouveau cerveau ? Il s'est réfugié dans l'estomac le temps de l'opération et il est revenu ensuite ?
lyod, tant que ce genre de greffe n'a pas été faite on ne pourra jamais savoir... c'est mon avis perso, et c'est aussi ce que tu avais noté juste au dessus...
sinon j'ai du mal a croire que le sang de l'autre puisse changer une personne... ca reste du sang quand meme
L'être d'une personne est-il dans sa main ou dans son cerveau?
Dans les deux, selon que le tout se trouve dans la partie (c'est un des sept ou huit sens analogiques du mot "dans").
Ainsi une main greffée n'appartient pas à l'hôte, même s'il s'en sert. Ainsi un greffé est-il composé (comme le donneur est divisé, finalement).
De même pour le sang: le sang étant une partie du tout, il reste une partie du donneur, même s'il sert au receveur.
Cela étant dit, la personne humaine n'est pas seulement corporelle, mais aussi spirituelle. Et l'esprit est la pointe la plus haute qui donne sens à tout le reste, ce qui fait que l'homme se distingue de l'animal. C'est pour ça que son cerveau est différencié et adapté. Il conviendrait sans doute de dire que même en cas de greffe où l'être du donneur se divise, il est principalement là où il est capable de faculté spirituelle (intelligence et volonté).
Or la faculté spirituelle est étroitement liée à la mémoire et à l'imagination. En effet, quand on raisonne, quand on conceptualise, on se "parle" en même temps: on utilise des mots. Ces mots sont des images dans le cerveau (donc très matérielles) mais qui font référence à des concepts immatériels. Tout ça pour dire que l'esprit est intrinsèquement lié au fonctionnement du cerveau, même s'il ne s'y réduit pas.
Donc, pour reprendre l'hypothèse de science-fiction (pour l'instant) de greffe du cerveau, la personne serait donc là où est son cerveau.
Enfin, il me semble que le sujet de départ proposé par APOLYS, c'est:
"recevoir le sang d'un autre va t-il me changer ?"
La clef est dans la symbolique du sang, qui n'est pas pour tous la même, mais qui peut être très présente suivant les individus et les religions
ça pose pour certains le problème de la filiation, de sa propre origine : mes enfants sont de mon sang
Si tu y mélanges le sang d'un autre, est ce que ça va pas tout changer, jusqu'à tes propres origines ?
Tes enfants seront-ile bien toujours tes enfants ?
Le sang fait référence aussi à la pureté : on trouve ça bien décrit dans Harry Potter, où Ermione est une " sang de bourbe "; et là aussi, avec une pointe de racisme ou au moins de xénophobie, on ne mélange pas son sang avec celui de n'importe qui.
D'où, de par l'expression "mélange de sang", le sang fait référence à l'alliance, au mariage
Le sang fait aussi référence à l'amitié, à la fraternité; en effet, on dit bien des frères de sang !!!!
En gros, quand on te refile une transfusion, ce n'est ni le sang de ton épouse, ni de tes amis, ni de tes parents ou enfants ou frères, et peut être même le sang d'un étranger, et c'est là où ça peut poser des vrais problèmes aux gens, parce qu'ils ont peur de ne plus être eux même, et même peur de ne plus être reconnus par leur proches.
Le sang est aussi le flux de la vie, le liquide sine qua none ! Il a un rôle primordial. Des expressions qui le qualifient décrivent pleins de maladies :
se faire du mauvais sang
avoir le sang trop fort (raison pour laquelle les gens ne peuvent pas avoir d'enfant)
mélanger leur sang avec le sang d'un autre, c'est le souiller.
ça marchera beaucoup moins bien, dirait Bourvil !
Cherche dans les très nombreuses autres expressions du mot "sang", et tu trouveras sans doute d'autres réponses...
Enfin bon, Apolys, pour avoir fait mes études d'infirmier il y a plus de 20 ans, je sais que cette notion est abordée à plusieurs reprises durant la formation....
Euh je précise :dans le post précédent, j'explique l'expression "recevoir le sang d'un autre va t-il me changer ? "
les idées émises sont des propositions d'explication, mais en aucun cas mes idées personnelles ;
Pour moi, la filiation est issue de l'éducation et de l'amour, beaucoup plus que du sang !
Je me contrefous de l'origine du sang qui m'est injecté !