que penser de la conception d'autrui chez levinas?

j'étudies un peu lévinas et je me demandais quel rapport entre la société et la resposabilité pour atrui y'at il chez lévinas?

Aaahh c'est toute une histoire...
Et c'est vachement compliqué! smrigole

Alors bon au début ily a le Moi égoïste, qui s'approprie tout. Il est dans une attitude solipsiste. Même quand il voit autrui, dans le désir, tout ça, c'est qu'un objet qui susceptible de devenir propriété.
Et puis PAF! C'est l'épiphanie, la révélation, le Visage.
Découverte de l'Autre, de sa subjectivité, à la fois un miroir, et surtout un abîme sans fin, indescriptible, celui de l'intersubjectivité.
Mais cette intersubjectivité ne peut pas rester un tutoiement. Parce que l'intrusion de l'Autre est douloureuse, elle détruit les richesses accumulées par le Moi égoïste. Et parce que ma propre intrusion dans sa vie égoïste aussi est un mal.
Alors on a besoin d'un Tiers, qui régule, qui fasse justice, qui rende supportable l'existence du Visage. La société éthique se fait à trois, et en général ce Tiers, c'est l'Etat.

Je résume selon mes souvenirs, la dernière fois que j'ai lu Totalité et infini, c'était il y a... un certain temps.


Qu'en penser?
D'abord pourquoi cette histoire de responsabilité?
Je pense que c'est parce que le Moi égoïste ne s'accomplit que dans la totalité, dans le fait d'unifier des étants singuliers en des totalités qui lui appartiennent. Autrui peut se trouver ainsi totalisé, ce qui est tout sauf une prise en compte morale de sa singularité subjective.

L'Autre responsable: il se révèle au Moi égoïste totalisateur en tant que Visage. Et le Visage, chez Lévinas, c'est une ouverture sur l'infini, à la fois dans la continuité, dans le nombre, dans l'étendue, dans l'unité. La singularité subjective de l'Autre, saisie dans la révélation du Visage, rend impossible sa réelle saisie intentionnelle. Malgré la conscience de cette subjectivité extérieure impénétrable, infinie et inaccessible au Moi égoïste, la tentative désespérée de ce Moi égoïste pour embrasser la totalité de cet étant subjectif, pour se l'approprier (par le désir, la rancune, l'orgueil, etc.) confère au Moi cette responsabilité dans son lien avec l'Autre.

Concernant le Tiers, j'ai un peu plus de mal. J'imagine que pour Lévinas, cette nouvelle intrusion d'un autre étant subjectif dans le lien particulièrement violent que constitue le Visage permet de réguler cette violence.


Et puis bof, je ne sais plus, faudrait que je le relise, mais j'ai pas le temps en ce moment.

je ne pense pas qu'il y ait d'intersubjectivité chez lévinas plutot le fait qu'on soit otage de l'autre .C'est la responsabilité élevée au carré .C'est une relation assymétrique une sorte de gratuité sans compensation.Dans autrement q"etre il le précise mais précisément je ne comprends pas comment il envisage la société a partir de la prise d'otage .Est-ce une société une communauté d'otage en ce cas ce n'est plus une société?

C'est justement par la présence du Tiers que se construit la société morale.
Mais je suis quasiment intimement persuadé qu'il y a intersubjectivité, à partir du moment où autrui n'est plus saisi intentionnellement comme un objet, mais intuitionné en tant qu'Autre. C'est cela que signifie la révélation du Visage. l'Autre n'est plus un objet, il me révèle sa singularité subjective et me tire de mon solipsisme.
Mais bien entendu, avant la révélation du Visage, l'altérité est, comme tu dis, une prise d'otage.

Il se peut que je dise des c*nneries, je dis ça de mémoire, comme ça. :oh

"Concluons provisoirement que la pensée d'autrui (L'essence de la manifestation de Michel Henry) a permis à Lévinas de choisir et de poursuivre sa route....
Deux pages de joseph très intéressantes:
http://www.philagora.net/ph-prepa/hen-levi.php
Bonne lecture