Sans contrefaçon je suis un Gascon
Citation:
Posté par Scop
Tout cela appelle (au moins) une question: quid de l'homosexualité masculine?
Remarque logique.. Je ferais un effort pour le dernier monsieur qui n'a pas encore quitter la salle..
En fait je ne récusais pas l'homosexualité masculine, mais je comparais justement les comportements sexuels féminins quant à leur Bisexualité.
Je cotoie des hommes qui sont BI, et leurs parcours sont saisissants. Cependant, leur bisexualité est "sérieuse", CAD engagée dans une volonté de l'assumer comme faisant partie intégrante de leur identité.
Quand je parlais de la bisexualité féminine, celle-ci était moins "sérieuse", vécue plus comme un "peu importe" (sur le mode du ludique), sans enjeu véritable que celui d'un épisode un peu moins gris que les autres..
Car, puisqu'il va falloir en parler, l'homosexualité masculine "concrète" se vit sur un mode plus "massif" car le phallus est omniprésent dans le rapport. En revanche, l'homosexualité de la Femme n'est pas soumise aux même lois de la "pesanteur". Plus de place pour l'imaginaire, pour les sexy toys auréolant l'épisode, car précisément pas de phallus dans les parages..
Et dans ces intervalles laissés béants par la carence de phallus, s'immiscent jeux érotiques et angoisses existentielles, l'un étant la facette fantasque de l'autre. Je mêle sexualité à l'angoisse, postulant empiriquement que les "penchants" d'un individu trahissent des terreurs plus profondes, (Cf. les fondements psychanalytiques des névroses, psychoses et perversions).
Mais je reviens sur ce que sous-entendait ta remarque Scop: Pourquoi si l'Homme possède un phallus et s'en retrouve "comblé" (pas de manque symbolique), peut-on trouver des comportements homosexuels masculins?
Difficile à justifier de façon décisive tant les "personnalisations" de comportements types sont multiples. je tendrais plus pour une explication de type "psychologisante" (je laisse les scientifiques apporter leur pierre à l'édifice ou à la lapidation).
En ceci que la "virilité" s'éprouve plus qu'elle ne se donne. Il ne suffit pas d'être pourvu en phallus anatomique pour se sentir Homme. je crois que ceci doit être une question de "résonance", CAD comment tu vas digérer le fait d'avoir cet organe? Ce qui laisserait une place pour ceux qui pensent qu'à la naissance, l'individu est bisexuel, prêt à revêtir les attraits d'une future jeune fille ou ceux d'un mec.
Mais là c'est la sociologisation des comportements [gender studies] qui prendra le pas sur l'inné. Mais je n'y vois qu'une REPRISE d'un dot naturel, avouant ainsi que la société se calque sur la nature dans ses mécanismes.
En recevant avec plaisir tes ultérieures remarques,
"Le spermatozoïde est le bandit à l'état pur" Cioran
Tout à fait d'accord cher Scop.
La (re)découverte du plaisir féminin va tendre à un bouleversement des mentalités masculines (déjà amorcé). Fidéle à l'évolutionisme de son espèce, l'Homme va devoir s'atteler à rattrapper son retard sur l'officialisation de la jouissance féminine. Moment intéressant qui promet un effondrement de la virilité "old school" [encore que si j'ai le temps d'y revenir les femmes émancipées clament dans leur angoissante liberté un retour de l'Homme protecteur qui les déchargera d'une si grande et ingrate responsabilité]..
Citation:
Posté par Scop
Mais il me semble que l'amer phallique dressé face à la mère engloutissante
--> Je salue la qualité phonétique de votre glissement paronomasiaque :) [on m'annonce une érection lacanienne au fond de la salle]
Pour ta remarque sur les pornos, on assiste de plus en plus à une "reprise" (au sens kierkegaardien) de la thématique par des ex-actrice reconverties (je pense à Ovidie qui honore ses études de philo). Quand tu établis la différence, elle insiste plus sur l'imaginaire, délaissé en général par nos pornos ancestraux.
Mais je dois avouer avoir été frappé par le residuel "phrasé" sempiternel du script. Peu de détour fantasque, le proto-porno made in Femme reste ombilicalement rattaché aux standards masculins car la commercialisation dépend du public encore trop exclusivement (avoué) masculin (ma propre copine actuelle m'a baptisé mes dernières acquisitions sans même partager la projection avec moi (arghh la pince).
A ce titre, l'émergence d'une nouvelle classe de "porno chics" témoigne du souci masculin de polir les angles de son vieux cadre. Les films d'Andrew Blake sont une ode à l'érotisme pornographique et sont d'ailleurs quasi-exempts de présence masculine (à conseiller pour initier votre compagne au plaisir visuel).
En fait les films coachés par des photographes de formation (Hervé Bodilis chez nous) respectent une vision artistique de l'oeuvre, tandis que chez Ovidie on retrouve un côté "bourrin" qui n'est pas très ragoutant..
L'éjaculation, forte de sa conotation sexuelle (elle est la fleur de sel du phrasé), symbolise effectivement une accaparation masculine du plaisir sexuel. C'est d'ailleurs consternant de constater que très peu de films (prop)osent des idées originales et proprement plus "érotiques" d'organiser la coda hors du basique facial.
Mais au-delà de l'apparent dégout féminin face à cette constante, je me risquerai à imaginer que dans une approche mythologique, il y aurait un prolongement du complexe de castration quand la Femme ingère la semence interdite. Dans les formes primitives de cannibalisme, manger le corps de l'autre (et a forciori ce qui en émane) signifierait s'approprier ses pouvoirs.
La force masculine symboliser par le sperme n'incarnerait-elle pas le désir inéffable qu'a la Femme de se rendre maître du sens??
Ce qui dénoncerait encore une primitive carence dans la convoitise de ce qu'elle n'a pas...