Schopenhauer et les causes de l'égoïsme...

J'ai lu un petit résumé de la pensée schopenhauerienne concernant l'égoïsme, mais j'avoue avoir quelques difficultés a saisir toutes les subtilités du passage mentionné ci après, pourriez vous m'éclairer?:

Citation:

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Mais alors que le vouloir-vivre est, partout, je vois les individus multiples dans l'espace, et se succédant dans le temps. Cette illusion de la multiplicité des individus est en quelque sorte le péché originel de notre représentation, qui nous offre un monde réfracté à travers les prismes subjectifs de l'espace et du temps. C'est une telle illusion qui engendre l'égoïsme ( :fused: ) , l'égoïsme qui fait que chacun de nous a tendance a à se prendre pour le vouloir-vivre tout entier et à tenir les autres pour rien....

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Le vouloir vivre (Wille zum Leben) est la manifestation phénoménale de la volonté dans le domaine organique. Il est unique et traverse tous les etres vivants, notamment à travers le principe de plaisir qui vise à une reproduction de l'espèce.

Aussi il convient de se pencher sur le statut de la Volonté chez ce bon vieux Schopine.


La Volonté (Wille) est l'instanc fondamentale du système de Schopi. Elle correspond à la chose en soi de Kant. Elle est unique et s'étend à tous les phénomènes et acquiert ainsi un statut cosmologique.

Ses attributs sont l'inconditionnalité (Grundlosigkeit) puisqu'elle échappe au principe de raison suffisante; l'unicité (comme suspension du principe de raison du point de vue de l'espace); l'indestrucibilité (suspension du principe de raison dans sa modalité temporelle); la liberté (suspension du principe de raison dans sa forme causale).


C'est pour ça que dans ton texte il est question de "prismes subjectifs de l'espace et du temps". Espace et temps sont le Principium individuationis ou Principe d'individuation. Ce principe régit toute apparition phénoménale dans le monde. CAD tout existant se manifeste à travers l'espace et le temps:

J'appellerai donc espace et temps [...] principium individuationis; car c'est par l'intermédiaire de l'espace et le temps que ce qui est un et semblable dans son essence et dans son concept nous apparait comme différent, comme plusieurs, soit dans l'ordre de la coexistence, soit dans celui de la succession.
(Le Monde comme Volonté et comme Représentation, p.155)

La Volonté, une, indivisible, et intemporelle, en tant que chose en soi, échappe au principe d'individuation. (CAD elle n'est pas soumise aux critères d'espace et de temps pour exister).

Le principe d'individuation appartient donc au domaine de la simple apparence (au sens de phénomène=erscheinung). Et quel qu'il soit, l'individu (au sens du résultat du principe d'individuation) n'est donc qu'une illusion phénoménale.

D'où l'attrait de Schopi pour le bouddhisme et sa célèbre formule védique Tat Twam Asi (en allemand Dieses Bist Du) qui signifie "Ceci c'est toi" et résume la Métaphysique et l'ethique schopenhaurienne.

La volonté est indépendante des formes phénoménales et par là de la multiplicité. Attenter à l'intégrité de tout être vivant est une atteinte à l'essence éternelle qui réside au coeur de tout être vivant.