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Bonjour,
Voilà un sujet qui me plait bien car comme une majorité de jeunes filles je suis beaucoup la mode mais j'ai peur que ma vision sur cette dernière ne soit pas très philosophique!Si vous pouviez me donner quelques pistes pour commencer ce serait très gentil,merci.
La mode apparaît dans des sociétés qui se libèrent du passé, elle lutte contre l'uniforme, la toge romaine par exemple...
Vous pouvez utiliser dans la collection Optiques de Hatier: de Alain Renaut, l'individu (30frs): pages 32 à 37 en particulier.
http://www.philagora.net/auteurs/renaut.php
L'auteur analyse avec finesse un ouvrage de Lipovetsky sur la mode... l'Empire de l'éphémère: La mode a évolué dans le sens d'une démocratisation et d'une rupture de plus en plus fréquente avec le passé:
la mode ne serait pas une aliénation mais une libération du conformisme vestimentaire et du poids du passé. En effet vous pouvez remarquer que le conformisme régnait dans l'uniforme: le peplum grec, la toge romaine, le kimono japonais...
et par opposition regarder autour de vous.
Lire en particulier page 36: "En entrant dans l'espace de la mode... " Voir dans j'aime lire http://www.philagora.net/philoliv.php l'aperçu du livre l'Individu d'Alain Renaut. http://www.philagora.net/renaut.php
Certains se demandent si la mode n'est qu'aliénation?
=>On vous demande de réfléchir sur une opinion qui affirme que la mode est conformisme 'pensée unique', refus de l'originalité, manipulation, aliénation (= soumise à la volonté d'un autre qui décide à notre place) etc...
Demandez-vous quelle conception de la mode permet de comprendre cette opinion.
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Bonjour, j'ai moi-même travaillé un peu sur la mode, tu peux jeter un coup d'oeil sur ce qu'en dit Georg Simmel dans La mode, mais je t'ai fait un résumé:Citation:
Posté par sosoB
La mode 1895.
Une réflexion proche de celle d’Edmond Goblot : « Associer et distinguer, telles sont les deux fonctions de base ici inséparables ».
La mode est d’une part imitation d’un modèle donné, elle satisfait un besoin d’appui social, d’unité et d’égalité, d’autre part elle satisfait le besoin de distinction, la tendance à la différenciation, à la démarcation. La mode n’est donc jamais qu’une forme de vie parmi beaucoup d’autres, qui permet de conjoindre en un même agir unitaire la tendance à l’égalisation sociale et la tendance à la distinction individuelle. Exemples montrant qu’il faut les deux versants : à Florence vers 1340, il n’y avait pas de mode car chacun cherchait une mise personnelle : il manquait le besoin de rassemblement. En revanche, les Nobili vénitiens devait se vêtir de noir pour ne pas se distinguer des classes inférieures et révéler alors leur petit nombre.
La mode dans son intention vise une diffusion toujours plus étendue, mais se contredirait, s’anéantirait en y parvenant.
Mode et richesse de la vie sociale : au XV ème siècle en Allemagne, la mode semblait être la soupape libérant le besoin qu’avaient les femmes de se distinguer, satisfaction qui leur était refusée dans tous les autres domaines. En revanche, en Italie, à la Renaissance, les femmes étaient émancipées, on ne signale aucune excentricité de la mode. La mode masculine est plus homogène car il est fondamentalement plus divers.
La mode permet de compenser sur d’autres plans : en se pliant à la mode, on achète l’autorisation de recentrer la liberté, que la vie accorde en général, sur les réalités essentielles et intérieures de celle-ci. La mode n’est qu’une des formes à travers lesquelles, les hommes, en abandonnant l’extérieur à l’asservissement collectif, cherche à sauver d’autant mieux la liberté intérieure.
La mode est au croisement des principales tendances contradictoires du psychisme : imitation/distinction ; richesse/pauvreté de la vie sociale ; liberté/obligation.
« La mode prescrit le rite suivant lequel le fétiche qu’est la marchandise demande à être adoré » Walter Benjamin, Paris, capitale du XX e siècle.
une petite citation de Walter Benjamin en prime, et si tu as bien lu, je te renvoie à Edmond Goblot, la barrière et le niveau 1925, cet ouvrage ne traite pas de la mode uniquement, mais Goblot en fait une barrière (se distinguer) et un niveau (cohésion d'un groupe), c'est clair et subtil, tu trouves le texte sur le site de l'uqac Quebec qui recense de nombreux textes originaux.
bon courage jocelyn