Absurdités de bout en bout.
Bonjour,
Je me permets de reprendre votre post dans l'ordre chronologique de ses absurdités.
Citation:
Comment donc,s'il vous plaît,SANS MÉMOIRE une connaissance pourrait-elle "durée"?
Et sans cette durée comment
cette connaissance pourrait-elle "exister"?..…
Ensuite....QU'est-ce qu'une idée d'un MOi substance?"
Si je comprends bien, selon vous, toute connaissance se détermine sur le mode de la durée. Je me demande donc à partir de combien de temps on estime qu'une idée atteint le statut de connaissance?
Pour ma part, j'appelle connaissance toute idée intuitionnée par un sujet et traitée par l'intellect (traitée = par prédication, par mise en relation, par abstraction, etc…). Si la mémoire permet la rétention d'expériences vécues, je ne vois pas en quoi elle peut donner une dimension temporelle aux connaissances, sinon lorsque le sujet connaissant leur attribue lui-même une durée en fonction de sa propre conscience/connaissance (transcendantale ou empirique, peu importe) du temps.
De ce fait, la conscience de soi comme substance (substance = ce qui reste malgré les changements, notamment de temps et d'espace) fonde et se fonde sur cette possibilité de rétention des connaissances: ce qui fait l'unité singulière du sujet à travers le temps c'est son pouvoir de rétention (i.e. sa mémoire), et ce même pouvoir de rétention est le socle de la conscience de soi-substance (l'aperception passe par cette prise de conscience que "ces souvenirs sont les miens").
L'évocation d'un sujet percevant est nécessaire dans le sens où la subjectivité est une condition de la perception sensible (il n'y a pas de perception s'il n'y a pas de Moi qui perçoit). Et puisque, comme je viens de le dire, la subjectivité-substance découle de la puissance de rétention de l'esprit, que vous avez vous-même évoquée, il me semblait important de l'évoquer.
Ainsi, si "dans le sujet posé il n'est question ni d'idée, ni de Moi, ni de substance", ce sont des notions qui sont inévitables dans tout développement sur le thème de la connaissance.
Citation:
Le principe de la dissertation est de se tenir exactement "à la lettre" du sujet donné.... Aucune variation lexicale ni changement d'orientation par rapport au sens de la question posée n'est licite....
Le principe de la dissertation est de triturer l'intitulé du sujet pour en trouver les enjeux et les problématiques, afin de développer une argumentation propre à soutenir la thèse de l'auteur de ce même développement. De ce fait, les écarts lexicaux ou conceptuels sont de mise dans la mesure où l'argumentation évolue, à proprement parler, à partir des présupposés contenus dans le sujet jusqu'à une conclusion qui affirme la thèse personnelle du rédacteur (le recours à l'histoire de la philosophie étant un moyen argumentatif qui n'empêche pas cette même individualité de pensée).
Citation:
"Le mot"empirique" que vous voulez bien utiliser ne désigne"AUCUN SENS".....
Ainisi pourrait-on même dire que l'existence de "l'empirique"
n'est qu'une théorie....
Qu'est-ce qui"prouve" que le mot ici en jeu désigne une réalité"quelconque".....Rien que des assurances verbales.....empiriques…"
Ceci ne veut rien dire!
Toute connaissance empirique est une connaissance qui découle de la réceptivité sensible. Le terme "empirique" désigne bel et bien une telle connaissance, qui n'est possible que sur le mode a posteriori de l'expérience sensible. Le mot "empirique" ne désigne pas un sens, mais un mode de connaissance, celui qui se fonde sur l'expérience sensible.
Citation:
D'autre part la connaissance est d'abord un mot avec une orthographe et une définition DANS le dictionnaire.....
Parler donc de la connaissance a bien un rapport avec notre langage....
Il me semble difficile de croire que,sans avoir appris à parler, il soit
possible de "comprendre" ce que signifie le mot"connaissance"....
Si le fait de disserter sur le thème de la connaissance est, bien entendu, impossible sans l'utilisation du langage, je ne vois pas en quoi cela implique que connaissance = langage. Le langage n'est que le support symbolique qui permet la circulation de sens retransmettant d'un sujet à un autre des jugements. Ces mêmes jugements étant fondés sur des connaissances (d'où mon exemple du carré bleu). Si on considère (comme le bon sens le suggère) que cette circulation de sens est le socle de l'existence sociale, il va alors de soi que c'est la connaissance est aux principes de toute existence sociale. Je ne pense as avoir à revenir là-dessus, sociologie de la connaissance ou pas.
Citation:
Ainsi ce que vous entendez par connaissance:s'il ne s'agit pas d'un moyen permettant l'accès à un savoir-faire:
qu'est-ce que cela "vaut"?
RIEN.....
La définition de la connaissance telle que je l'ai donnée au début de ce post contient elle-même la valeur de cette notion (si on peut parler de valeur; la légitimité serait plus adéquate): la connaissance est la condition de la subjectivité, et donc de l'intersubjectivité qui fonde l'existence sociale. En cela ma définition de la connaissance est légitime.
De plus, si la connaissance permet, comme vous le dites et comme je le crois, la possibilité d'un savoir faire, elle n'est pas à mon sens uniquement une condition de technê: elle est avant tout un mode de rapport du sujet avec le monde et avec lui-même.
Citation:
Comment donc,sans transition(ce qui correspond à une règle de la dissertation) parvenez-vous à mettre en rapport la connaissance avec le jugement,ainsi?:
J'avais pas envie de répondre à ça, mais bon…
Je n'ai jamais dit que je faisais une dissertation; Je réagissais à votre post, dans l'ordre qui me convient. Donc, s'il faut faire une transition pour être compris, voilà: la circulation de sens, dont on a parlé plus haut, qui est la base de l'existence sociale, nécessite plusieurs items: un émetteur, qui possède les connaissances à transmettre, un récepteur, qui a la capacité de recevoir ces connaissances, et des connaissances à transmettre. Ces mêmes connaissances sont transmises sur le mode du langage, dont le jugement prédicatif est l'exemple le plus simple: substrat-copule-prédicat (il existe d'autre manières de former des jugements, ces mêmes jugements étant eux aussi véhicules de connaissances: la mise en relation, l'induction, l'inférence, etc…) Tout récepteur capable de recevoir ces connaissances fonctionne sur un tel mode de jugement, qui est le propre de la raison humaine (voilà pourquoi dire "ce carré est bleu" à son chien n'a aucun effet sur le chien).
Ce n'est donc pas moi, mais vous qui mettez (à raison, mais de façon absurde) la connaissance en rapport avec le jugement, lorsque vous dites que toute connaissance se fonde sur le principe du langage. Je ne fais que remettre votre proposition dans le bon ordre: le langage permet de formaliser et de transmettre ses connaissances.
Citation:
La pensée empirique anglaise ou américaine avec Husserl:ça ne fait pas bon ménage... Surtout que la connaissance n'est pas une "donnée empirique(quelque soit le degré de complexité de ce que l'on entend par là) mais un produit culturel,résultat d'une
synthèse"réfléchie"....
Ni le jugement prédicatif,ni une représentation "phénoménologique" ne permettent de "dissocier" ou de confondre jugement et connaissance...
Pas d'accord. La théorie des idées et de la réceptivité chez Locke préfigure de façon très flagrante la gnoséologie de l'intentionnalité Husserlienne de la période de la phénoménologie statique, pour peu qu'on prenne le temps de mettre le nez dans leurs ouvrages (cf Husserl, Expérience et jugement, et Locke, Traité de l'entendement humain, I & II).
Citation:
Ainsi "comment accéder à un jugement" sans connaître
ce que "signifie" une telle notion? Et,plus grave, COMMENT un langage est-il accessible sans sa connaissance préalable....du langage....(un cercle vicieux....)
Un bébé apprend-il la définition de la notion de langage avant d'apprendre à parler et à transmettre ses connaissances?
Il n'y a de cercle vicieux dans votre tête, où langage et connaissance se mêlent. Je rappelle ce que j'ai dit plus haut: la connaissance précède le langage, puisqu'il faut d'abord avoir des connaissances pour les transmettre.
Citation:
Ainsi le mots que l'on utilise: il faut pouvoir les comprendre....Et à quoi sert"comprendre" si ce n'est pour "connaître"?
Inversement:comment connaître sans avoir "compris"
ce que l'on "connait"?
De quel niveau de "simplicité" parlez-vous ,s'il vous plaît??
Comprendre, c'est déjà donner un jugement sur une (des) connaissance(s). Qu'est-ce que comprendre, si ce n'est formuler des jugements sur les propriétés (ou qualités) des choses connues? La compréhension (ou, comme le dit Husserl, "l'ex-plication") est ce processus de détailler l'objet intuitionné pour en saisir les propriétés. Il est donc clair que je prends connaissance de l'objet (ou de l'idée) avant de le comprendre.
Citation:
Ensuite....La sociologie de la connaissance n'est pas mon invention personnelle:elle existe comme discipline académique aux Etats-Unis....
Et elle est toute aussi évidente que l'usage de la fourchette et du couteau:sans les usages sociaux évidents
(que vous devez bien connaître) l'apprendre et l'utiliser
de ces objets ne serait pas possible....
Même en faisant abstraction d'une telle sociologie il serait possible de vous faire remarquer qu'en fonction d'une ANALYSE DE CULTURE (discipline philosophique que vous DEVEZ connaître fort bien...) votre refus de l'origine sociale de la connaîssance
est un non sens:la connaissance est un produit d'origine social:d'où pourrait-elle "venir",si non?
De la démarche d'un bébé?
Vous plaisantez,sans doute.....
Partant du postulat que toute connaissance est socialement constituée et orientée par des systèmes de valeurs et des idéologies, le sociologue de la connaissance porte une attention particulière à la constellation socio-historique dans laquelle s'inscrit le sujet pensant. (wikipédia)
Il est clair que le contexte socio-historique du sujet connaissant détermine la façon dont le sujet va juger de ses connaissances. Par exemple cette forme que je connais, on l'appelle par convention "carré"; il n'empêche que je connaissais cette forme avant d'apprendre le nom qu'on lui donne. C'est pour cela que Husserl préconise l'epochê, ou la mise entre parenthèses des présupposés qui polluent nos connaissances, afin de parvenir à une connaissance pure des objets, ce qui nous permettrait d'en saisir l'essence.
Apprendre et utiliser un langage n'empêche pas que toute connaissance précède ce langage qui va la véhiculer.
Citation:
Comme déjà dit: orthographe et définition du mot"connaissance" sont DANS le dictionnaire et non pas "né" dans les théories de Loke et Hume....
Conclusion:si la connaissance précède l'existence sociale
c'est qu'elle est indéfinissable au moyen d'un langage humain...
Vous plaisantez de nouveau....
Vous dites cela après avoir admis vous-même que le questionnement philosophique prend du recul pour analyser et critiquer ou justifier le sens commun (sens commun qui est le propre des définitions du dictionnaire, rappelons-le)?
Citation:
Conclusion:si la connaissance précède l'existence sociale
c'est qu'elle est indéfinissable au moyen d'un langage humain...
Vous plaisantez de nouveau....
Je n'ai jamais conclu de telle absurdité. Puisque je considère qu'il est possible, et même nécessaire, d'avoir des idées de nos idées, il va donc de soi que la notion de connaissance est définissable au moyen du langage. De plus je ne vois pas ce que cela a à voir avec l'idée que la connaissance précède l'existence sociale (d'ailleurs je n'ai pas dit qu'elle la précède, mais qu'elle en est le fondement).
Citation:
De même votre relation entre connaissance et empiricité: le néant...
Je viens juste de justifier cette relation, et je n'aime pas me répéter.
Citation:
Venons en donc à l'exercice de dissertation....
L'objet de la philosophie n'est pas la dissertation....
Il s'agit d'une réflexion "critique" sur les méthodes à urtiliser
pour connaître,par exemple....
Pourquoi donc une question ne dervrait-elle pas être fondée,réfléchie et analysée selon contenu ,a priori et objectif?
Si l'objectif de la philosophie n'est pas la dissertation, c'est en tout cas celui de Merwan dans ce topic.
Sur l'idée du questionnement philosophique comme prise de recul visant justifier ou à détruire la légitimité de tel ou tel questionnement fondé sur des présupposés, je n'ai rien à redire, je suis plutôt d'accord. Mais ce n'est pas ce que Merwan demande dans son topic. L'objectif de son exercice n'est pas de critiquer purement et simplement la formulation du sujet, mais d'en problématiser les présupposés.
Concernant votre démarche critique sur la légitimité même de la formulation du sujet, je vais dans votre sens, et je trouve d'ailleurs qu'une bonne partie des sujets de dissert proposés aux terminales sont purement et simplement des blagues de mauvais goût.
Citation:
S'il ne sagit pas de cela,c'est-à-dire d'une forme de la
connaissance à définir,pourquoi donc trouver une solution?
Doit-il être plutôt question d'une démonstration"pour la galerie" ou d'un "acrobatisme" rhétorique?...
De toute manière "la dissertation" ne peut être mon objet:je n'ai pas à "servir" l'université au moyen d'un oui jusqu'à trépas....
A vous l'enjeu,s'il vous plaît....
L'enjeu du sujet dépasse peut-être sa simple formulation. On le voit d'ailleurs dans notre débat, qui en est la conséquence. Je ne pense pas qu'il s'agisse seulement de définir une simple forme de connaissance. Je pense que c'est toute la question du fondement de nos connaissances (y compris la connaissance de soi, donc la possibilité de la personnalité, de l'individualité et de l'existence sociale) qui est mise en jeu à travers cette question qui semble anodine. Autrement, la question aurait été formulée de façon plus équivoque, du genre "qu'est-ce qu'une connaissance empirique?"
Bien à vous, en espérant avoir éclairci les choses,
Garrisonsdicks
PS: le but des études à l'université n'est pas de se conformer à des thèses dogmatiques "jusqu'à trépas", mais d'acquérir suffisement de culture philosophique, de méthode, et de logique pour pouvoir proposer ses propres pensées de tel ou tel thème (c'est ce qu'on appèle la "thèse" de doctorat, jamais entendu parler?).