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Le baiser
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2) L'auteur et le "ça demeure" comme passeur d'éternité.
Si le narrateur se penche sur son passé en quête de sa permanence ,*» je demeure », l'auteur en se penchant sur les défuntes années cherche le « ça demeure » en dépit de l'écroulement temporel. Ainsi se tourne-t-il vers une certaine éternité que l'écrit pourra faire exister, et que nous , ses lecteurs, pourrons retrouver dans les paysagese du Valois. (Oise, Seine et Marne, sud de Senlis.)
Alors s'éclaire le sous titre de l'oeuvre éponyme: Souvenirs du Valois. Non de moi mais du Valois.
Pour comprendre le projet de Gérard de Nerval dans Sylvie, il suffit , bien simplement , de prendre pour fil conducteur la place des paysages dans l'oeuvre, celle des mythes , paysages et mythes étant reflet d'éternité , ce qui reste quand tout semble être passé. Passeurs d'éternité un peu comme la vieille dame dans Mrs Dalloway.
L'enfant que Gérard a été est impressionné: quoi de plus impressionnant , en effet que ces ruines de temples souvent inachevéset donc propres à la rêverie , que ces maximes couronnant une source, que ces immenses forêt, les étangs profonds et fascinants , ces chateaux plus ou moins entretenus, ces couvents, dont les murs sont autant d'interdits qui exarcerbent le désir? Tout cela témoignant que le passé demeure par autant de cicatrices comme dans un grand corps malade mais vivant!
Pourquoi les mythes ne meurent-ils pas, celui du paradis perdu, celui de mère Isis donnant la vie et tant d'autres? C'est peut être qu'ils sont attachés à l'espace, et que l'espace ne fait jamais défaut au temps.
Ma thèse est donc: Nerval est un passeur d'éternité.
3) L'auteur et le narrateur ne rament donc pas dans le même sens. Attachons snous à l'auteur.
Que nous permet de dire le Chapitre I : Nuit perdue
Vous m'accorderez que le paysage est d'abord un spectacle, ce qu'on regarde (spectare) :Or dans la première partie on nous parle de spectacle:
d'une part ce qui varie avec le temps , ce qui a peu d'intérêt, la salle qui peut être ou bien quasi vide: quelques amateurs forcés ( c'est à dire qui ne sont pas venus de leur plein gré, ou bien avec un beau parterre c'est à dire des gens bien habillés..)
d'autre part le spectacle donné sur la scène: là encore, le plus souvent une pièce médiocre , spectable «*maussade*» c'est à dire qui laisse voir et provoque par induction la mauvaise humeur.
Alors me direz-vous où est dans tout cela le passeur d'éternité?
C'est la grace et le chant , qui relaie l'éternel, ce à quoi il ne manque rien, certainement pas la lumière qui illumine l'espace vide de la salle et de la scène. C'st la beauté reflet de l'éternité.
«*et c'est tout*» dirait Clarissa, parce que ça suffit et qu'il ne manque rien. Et comme le mythe, comme la mère Isis, voilà que la vie perdue renaît, triomphe du mythe de la résurrection.
Le terme «*apparition » confirme cela. C'est la divinité qui prend l'apparence de l'actrice (pure interface) et sa voix, comme Athéna prend l'apparence du sourire de Sylvie.
Nous voilà en plein mythes et en plein spectacle, paysage vivant témoignant de l'éternité, de ce qui ne meurt pas.
Restons sur l'auteur et ne nous laissons pas égarer dans les emballements du narrateur. Que fait l'auteur: par l'écriture il amène à l'existence le reflet de l'éternité. Volà pouquoi il s'interesse aux êtres qui tels des diamants reflettent la lumiére .
Ma thèse est donc: Nerval est un passeur d'éternité.
A l'appui de cela la fin du chapitreI: La fête du bouquet.
La fin du chapitre I , avec la fête du bouquet, relève de la même intention de l'auteur: son déroulement est une interface du lointain passé de la Gaule, ce qui est une maniére de le commémorer et de le réssuciter. Au delà des acteurs, des enfants la fête du bouquet joue le rôle de passeur d'éternité par la répétion d'une fête druidique que les monarchies et les religions nouvelles et mortifères ne sont pas parvenues à effacer des paysages au sein desquels se répète la fête comme un avant goût d'éternité que donne cette survivance. Dans ce deuxième cas aussi, la permanence , victorieuse du temps , est affirmée par Gérard de Nerval
Pour la compréhension de la suite je voudrais vous faire remarquer que l'auteur a enlevé la conscience de ce qu'ils accomplissent, à l'actrice (début) comme aux enfants (à la fin du chapitre) : ce sont des prètres inconscient de ce qu'ils accomplissent en tant que passeurs d'éternité: comme Clarissa ils sont réduits à leur plus simple expression et dépouillé ainsi des sédimentations , des scories de la statue de Glaucus. Ce sont de pures interfaces.
Chapitre II Adrienne
Laissons le narrateur , pour nous attacher à ce que fait l'auteur, ce à quoi il donne l'existence dans la simualtinité de l'écrit et dans l'ubiquité de l'omniscience.
Adrienne est toute beauté, véritable interface de la déesse. Autour d'elle, non plus la foule inessentielle autour de l'actricedu chapitre I , mais un choeur qu'on devine retenir son souffle. Ce n'est plus le théâtre mais une cérémonie menèe par Adrienne, inconsciente de ce qu'elle accomplit ou si on préfère de ce que Nerval lui fait accomplir. Le narrateut finit en la couronnant, selon la coutume antique.
Ainsi, en mèlant les temps le narrateut cherche à produire une illusion de simultanéité à laquelle l'écriture donne une existence pour tous les temps et donc, comme lma mère Isis, pour l'éternité, en tout cas pour nous aujourd'hui!
Fraîche : pleine de spontanéité, pure
et pénétrante: qui atteint directement l'assistance.
Légèrement voilée: comme si elle initiait à un mystère.
Pays brumeux: pays propre aux mystères dans lesquels l'homme mire ses problèmes à la lumière des mythes.
Anciennes qui remonte à la surface comme les défuntes années
toujours: mot très important: marque la permanence et la quasi éternité des mythes.
Enfermée: vérité: Adrienne sera enfermée par ses parents dans un couvent dont les murs marquent l'espace non loin du choeur assis autour de celle qui chante.
La mélodie se terminait....Notez la simultanéité , des aïeules et des voix jeunes , rendue par l'auteur.
[Le clair ]est sur l'officiante, sur elle seune rendue à sa plus simple expression de célébrante de l'éternité, et le sombre cerne progressivement le choeur. Elle reflette la lumière comme l'artiste dans le chapitre précédent.
La lune l'antique déeese.
Personne n'osa : on se tait devant le sacré.
"Béatrice de Dante qui sourit au poète errant sur la lisière des saintes demeurrs": on se demande où il a pris ça... tout est beau, tout est faux. On pense que Béatrice n'a pas regardé Dante. Pur amour platonique, non partagé.
Faisons le point:
Au chapitre I
nous avons trouvé la beauté théatrale qui se voit et qui s'entend dans l'artifice de la scène et qui évoque les fresques (peintures) d'Herculanum,(sculpture et architecture) ,
Au Chapitre II
la beauté du chant ( chanson et musique) dans une célébration au milieu de la nature
au chapitre III
nous sommes mis en présence d'une oeuvre belle( art) : la pendule .
A-t-il fait le tour des interfaces, chacune étant à sa manière «*passeur d'éternité*»? la suite nous le dira. .
Ainsi l'auteur nous tourne et se tourne vers la permanence de ce qui demeure dans l'écroulement inexorable d'une vie humaine . En écrivant Nerval donne l'existence, dans la permanence de la forme en faisant vivre il vit et il conjure la mort c'est à dire la disparition d'une parole, utilisation personnelle d'une langue.
Le narrateur n'avait pas de montre et donc pas de vie sociale, pas de parole donnée, pas d'orientation choisie et tenue.
L'auteur nous présente une pendule. Un objet beau . Il précise bien qu'il est inutile, que le narrateur ne lui demande pas l'heure ni d'ailleurs ses précédents possesseurs. (pas remontée depuis deux siècles): Il ne lui demande pas l'heure: elle a été achetée pour sa beauté: elle brille .
Elle renvoie la lumière (éclat). ( voir le début du chapitre I) . C'est une interface . Non par sa fonction mais par sa forme et par les significations qu'elle porte. Et comme tous les passeur d'éternité elle est inconsciente de l'être.
Elle est certes surmontée de la figure du Temps mais elle l'a nié et elle le nie: elle l'a nié par le retour du même accompli dans son mouvement , elle le nie car elle est figée dans sa forme et dans la profusion de significations auxquelles elle ouvre l'amateur. "Je suis belle ,oh mortels, comme un rêve de pierre, écrit Baudelaire.
Il vous reste à relever tous les mythes qui ont inspiré l'artiste.
Nerval fasciné par les mythes passeurs d'éternité.
Nous allons au chapitre IV retrouver le cercle de l'éternel retour symbolisé par l'arrondi répété.
Chapitre VI
de nouveau marque ler etour du même, le sens de la fête
me joindre: : s'unir avec. La fête est toujours unité de ce qui était diversité: se joindre c'est se mettre ensemble au point de se toucher(au sens figuré); s'attacher à. (cf les mains jointes. ) il y a quelque chose de religieux .
Prenant place: reprenant sa place dans l'espace des rangs.
Dans: au coeur même de
la compagnie: association de personnes ayant un statut commun, mais aussi connotation militaire (archers)
déjà: c'est bien le retour du même qui est souligné.La permanence du passé dans le présent est affirmée.
Les chateaux: images d'un autre temps, d'un paradis pas tout à fait perdu,par lequel le passé luit dans le présent.
La fête traine avec elle les traditions par les rites .
Remarquez avec quel joyeux respect on se plie aux rites dans l'ordre: la longue promenade qui n'en finit pas, où le parcours compte infiniment plus que le but, ( Montaigne) , la messe commémoration qui ne «*passe*» pas , installée pour l'éternité, les compétitions avec pour récompense un repas partagé, le repas qui réunit autour d'une table dans la simultanéité et l'ubiquité, chaque place étant interchangeable comme si chacun était partout.
Brillant: importance.
Centre: au sens stict ce terme évoque le cercle, l'arrondi.
Et tout le reste va tourner autour
la corbeille
les couronnes
l'orbite arquée
Les bras de Sylvie se sont arrondis
sa taille dégagée
Tout est grâce, tout se laisse prévoir, tout est divin:tout annule le temps .
Le sourire «*éclairant*»: jette de la lumière sur des traits réguliers (beauté physique) et placides de ( de cette paix morale qui habite les visages divins): deux reflets de l'éternité.
31
Bonjour
Alice a lu sur internet que Nerval, l'auteur donc débarasse ses personnages de leurs scories et me demande :
comment comprendre cela?.
Il est vrai que si le narrateur s'attarde sur ce qu'il y a d'inessentiel , l'auteur s'attache à ce qui est essentiel chez ses personnages: la beauté du chant, le sourire athénien, etc....
Il les réduit à leur plus simple expression, au mythe, au sacré,au passeur d'éternité, du moins pour les personnages principaux.
Ce qui fait que si le narrateur est souvent déçu, l'auteur ne l'est pas.
Il me semble que ce que vous navez lu sur internet est bien ajusté, incontestable.
Joseph
Surtout lire le post 31
http://forum.philagora.net/showthrea...post1852421359
32
La détermination
latin determinatio: fixation d'une limite—determinare: fixer des limites
Avant les limites ce n'est pas dans, c'est hors de: toute détermination est négation. Le seul fait d'ajouter un adjectif à un terme exclut ce qui ne présente pas cette détermination:l'homme + jaune exclut tous ceux qui ne présentent pas cette couleur
Difficulté: deux sens selon qu'on prend le point de vue psychologique ou le point de vue épistémologique
Point de vue psychologique: après avoir pensé, c'est à dire pesé le pour et le contre, par un acte la volonté prend parti.
Mais c'est plus compliqué... Certes c'est l'action de se déterminer, mais c'est aussi le fait de quelqu'un qui est et reste déterminé.
Autrement dit la détermination ouvre un espace et un temps, pour l'action ou pour la réaction.
Point de vue épistémologique: c'est le principe directeur de toute science: le fait d'être cause ou condition déterminante d'une chose...
Qu'est-ce à dire: c'est que le terme détermination s'applique aux phénomènes mais aussi à la volonté!
Lire le post 32 sur la détermination.
http://forum.philagora.net/showthrea...t=40698&page=6
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http://forum.philagora.net/showthrea...t=40698&page=6
« Il fallait qu'elle aille les retrouver. Mais quelle nuit extraordinaire! Elle se sentait en un sens très semblable à lui,ce jeune homme qui s'était tué. Elle était contente qu'il l'ait fait; qu'il ait jouait son va-tout cependant que les autres continuaient à vivre. L'horloge sonnait . Les cercles de plomb se dissolvaient dans l'air. Mais il fallait qu'elle y retourne. IL fallait qu'elle aille rejoindre ses invités. Il fallait qu'elle aille retrouver Sally et Pater. Et elle émergea du petit salon »
La détermination de Mrs Dalloway
«*Il fallait qu'elle aille les retrouver. Mais quelle nuit extraordinaire!Citation:
Premier rappel de la règle sociale, ce il fallait que Septimus a exécré, ce qui l'a muré dans la solitude.
Elle se sentait en un sens très semblable à luiCitation:
jugement sur ce qui vient de se produire, y compris le suicide de Septimus qui participe à l'extraordinaire. Nuit mémorable
,ce jeune homme qui s'était tuéCitation:
autant dire que Septimus était une part d'elle-même!
. Elle était contenteCitation:
qui en un sens s'était déterminé dans un sacrifice qui lui donne un exemple et qui la sauve
qu'il l'ait fait; qu'il ait joué son va-tout cependant que les autres continuaient à vivre. L'horloge sonnaitCitation:
Encore , chez Clarissa le contentement qui est le fruit d'un consentement
. Les cercles de plombCitation:
le temps objectif, déterminé
se dissolvaient dans l'air.Citation:
les vibrations
Mais il fallait qu'elle y retourneCitation:
comme tout phénomène physique vibratoire
. IL fallaitCitation:
Clarissa se détermine: elle prend à son compte la règle sociale
qu'elle aille rejoindre ses invités. Il fallaitCitation:
3° il fallait qui nous dit la détermination à ; point de vue général, mondain
qu'elle aille retrouver Sally et Pater. Et elle émergeaCitation:
point de vue particulier, personnel
du petit salon*»Citation:
sortit de la mer des morts
Texte clé: liberté de Clarissa qui consent à la règle et en fait un moyen d'une mission et d'une offrande de soi à cette mission : la réception elle même est une offrande.
Ainsi, elle est libre en utilisant les déterminismes sociaux. "L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté." (Rousseau On peut aissi dire : on commande à la nature en lui obéissant:
:Fabuleuse page 310 qui nous permet de comprendre le "là" final :
dans le ici et le maintenant, pure interface de l'éternité... et c'est tout, et cela suffit.
Certes la fin est une ouverture sur le mystère, un problème dans lequel l'homme est engagé, et singulièrement Virginia Woolf
A suivre