origine des choses-physique et métaphysique
Si je vais chez un oncologue, je suis bien obligé 'd'entrer dans sa science' et si je n'y connais rien, je devrai soit apprendre cette science de ceux qui s'y sont consacrés avant que je me pose la question, soit faire confiance au médecin ou refaire moi-même la médecine. Si l'on s'aventure dans les questions métaphysiques il en est de même. Pourquoi chercher dans la Physique, qui répond aux questions de physique, ce qui relève d'une autre science? Si je suis atteint d'un cancer, je n'attendrai pas de la 'mécanique' la réponse à mon angoisse. Aristote traite de la physique, de la logique, de la biologie, de la morale, et de bien d'autres choses; il traite aussi de la métaphysique. L'origine de l'homme peut-être vue sous l'angle de l'histoire de l'évolution des espèces; on peut aussi se demander pourquoi il existe des hommes plutôt que rien du tout: dans ce cas, on fait de la métaphysique et non de l'histoire biologique. En métaphysique, la question est celle du mouvement de l'ETRE et non des choses; on étudie, dans l'être en tant qu'être le contingent et le nécessaire. Libre à chacun de rebâtir seul la métaphysique - bon amusement- mais pourquoi ne pas partir, comme en tout (en math, par exemple) de ce qui a déjà été fait, quitte à en faire la critique?
S'il existe du mouvement dans l'être (je ne parle pas ici du mouvement physique d'un objet qui se déplace dans l'espace et le temps) c'est-à-dire, passage de puissance à acte, apparition d'êtres contingents, qui n'ont pas en eux leur raison d'être, je ne puis remonter indéfiniment la série des passages de puissance à acte sous peine de ne trouver de raison d'être à rien. Il faut donc admettre (inférence, non démonstration)l'existence - et seulement l'existence- d'un Acte premier, Acte pur ou Absolu.
En conclusion, personne n'est obligé de faire de la métaphysique, mais il y a intérêt, si on ne veut pas s'aventurer dans une telle science, à ne pas non plus se poser des questions qui en relèvent.