texte de Comte

Je dois réaliser un commentaire sur ce texte, mais j'ai du mal à cerner les enjeux du texte, les questions qu'il soulève...
pourriez vous m'aider en me proposant quelques pistes, s'il vous plait ?

"Dans la première enfance de l'esprit humain, les travaux théoriques et les travaux pratiques sont exécutés par le même individu pour toutes les opérations; ce qui n'empêche pas que, même alors, leur distinction, quoique moins saillante, ne soit très réelle. Bientôt ces deux ordres de travaux commencent à se séparer, comme exigeant des capacités et des cultures différentes, et, en quelque sorte, opposées. A mesure que l'intelligence collective et individuelle de l'espèce humaine se développe, cette division se prononce et se généralise toujours davantage, et elle devient la source de nouveaux progrès. On peut vraiment mesurer, sous le rapport philosophique, le degré de civilisation d'un peuple par le degré auquel la division de la théorie et de la pratique se trouve poussée, combiné avec le degré d'harmonie qui existe entre elles. Car le grand moyen de civilisation est la séparation des travaux et la combinaison des efforts"
Comte.


Comte parle souvent de la réorganisation de la société, de la science, du progrès. Je pense que c'est en effet en lien avec ce texte, mais je ne sais pas dans quelle mesure...

Merci d'avance! :fused:

Bonjour,

Au départ « La Théorie », c’est ce qu’on apprend par l’entendement, la compréhension, que nous tentons puis mettons ensuite en « pratique », inconsciemment, puis consciemment. Autrement dit on sait ce que manger veut dire, et comment il faut faire pour y parvenir (tant en mettant des aliments dans notre bouche, qu’en ayant concocté un met, un plat – tout cela en amont).

L’enfant n’analyse pas que le fait de se nourrir implique tout ce qui précède. Il fait tout cela par mimétisme en quelque sorte.

Avec la prise de conscience de ses actes, l’humain en effet scinde les deux choses, c’est la fameuse différence entre « comprendre, dire et faire ; le penser et l’exécuté » (constat individuel).

Si nous envisageons cela plus amplement, d’abord au sein de la famille, ensuite de notre communauté, de la ville, de la région, du pays puis du monde, que pouvons-nous constater ?

Prenons le même exemple : celui de nourrir une communauté. Nous savons ce qu’il convient de faire pour cela. Semer, prévoir, engranger pour répartir sur une année, les denrées nécessaires à une population. Allons-nous penser cela, le planifier et l’organiser ?
La société, comme dans une famille a un référent qui régente, manage, elles sont l’une et l’autre « gouvernées » par obligation, sans cela ce serait l’anarchie! "Gouverner, c'est prévoir".. aussi plus l’identification des besoins est précise, + ceux-ci peuvent être (ou devraient être planifiés ) or nous voyons bien que le profit économique vient bouleverser ou annihiler ce savoir théorique et ce faire pratique.…

Le terme « civilisation » indique/implique qu’un peuple dans ses conditions restreintes naturelles, primitives, puisse, grâce à certains outils (manuels, intellectuels) modifier son mode d’existence ; le progrès venant suppléer l’individu pour certaines tâches (dures/contraignantes) et ce de + en +.

Ce développement modifie, sans que nous nous en rendrions compte, le cours des cycles (jour/nuit – travail/repos, etc) à l’aune d’autres cadences.

Longtemps on nous a affirmé que c’était ça le progrès, libérer l’homme de ces servitudes. Il s’avère que cela ait correspondu plutôt à l’enrichissement de quelques-uns ; ne le pensez-vous pas ?

Citation:

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On peut vraiment mesurer, sous le rapport philosophique, le degré de civilisation d'un peuple par le degré auquel la division de la théorie et de la pratique se trouve poussée, combiné avec le degré d'harmonie qui existe entre elles. Car le grand moyen de civilisation est la séparation des travaux et la combinaison des efforts

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Croyez-vous que Monsieur Comte Sponville, aujourd’hui n’exprimerait pas sa pensée différemment ? Où voyons-nous de l’harmonie entre le profit extravagant des exploiteurs (sachant fort bien utiliser tous les réseaux modernes – « électroniques et autres » pour lever des capitaux, ça et là et non pas les redistribuer, mais les engranger à leur seul profit et l'esclavagisme des individus de "petite condition, qu'on conditionne de + en + petit". Le vivant, celui qui œuvre, l’ouvrier, est-il, a-t-il plus de moyens pour vivre, s’exprimer, jouir de ces nouveaux joujoux dont même eux ne savent se passer, alors qu’ils n’en comprennent la dangerosité !

Tâchez à travers ce texte de faire votre propre analyse de la société dans laquelle vous vivez, même si les outils dont vous vous servez, ainsi que vos amis, vous paraissent indispensables. A quoi servent-ils au-delà- du jeu, de l’information, vous structurent-ils, modifient-ils vos valeurs, votre conscience. Mr. CS a écrit cela, bien avant que la technologie ait fusillé l’humain, au seul nom du profit.

’ai tenté ici d’appuyer sur certains mots et acceptions dépassés à présent.

Le progrès est indispensable et inéluctable ; devons-nous nous y adapter sans discernement ; sommes-nous aptes à comprendre ce dont il nous prive tout en nous projetant plus loin ?
C’est ça la question. Les civilisations d’ avant et hier auront-elles encore des principes moraux en commun ?
Sachez aussi qu'une dessertation n'est pas faite pour être béni- et oui-oui, d'un texte ; elle invite à une remise en cause, à une autre perspective.

C'est vous qui m'avez fait découvrir ce texte, ça m'a permise de regarder une expression, une idée, à la "pesée" du présent -- qui lui aussi tient lieu de philosophie pour pouvoir devenir.
Courage. :)

2..tit rajout !
Il y a une autre chose dont il faudrait peut-être tenir compte, c’est qu’il y a à peine trente ans, on parlait de « civilisation » en évoquant cela d’une manière terrienne, tangible, matérielle, - on se retournait – on pouvait évaluer, comparer, analyser, voire comprendre l’histoire ; or nous basculons depuis une vingtaine d’années non seulement dans une autre civilisation, mais également dans une autre dimension. Connaissons nous tous les schémas, tous les devenirs auxquels nous devrons nous accrocher ? Qu’aurons en commun demain ; les personnes du début du XXème siècle, qui se servaient d’outils, de papier ou autre matières naturelles, qui ont encore une mémoire engrangée, avec cette génération sans plus aucun support ou références à décrypter ? ...:oh

Merci beaucoup pour ces informations.

Je comprends beaucoup mieux l'enjeu du texte, j'arrive à l'étudier comme un texte entier, non ( comme précédemment je le faisais) comme plusieurs petits morceaux de texte mis bout à bout !

j'ai compris ce que je pouvais mettre dans la critique du texte ( peut on vraiment mesurer le degré de civilisation d'une société à sa division détenteurs du capitaux / ouvriers ( en se rapprichant la de l'oeuvre de Marx) ?)

Selon Comte, la division( donc le progrès )est la meilleure des choses, mais est ce encore le cas aujourd'hui ? le contexte est différent.

ainsi, pour mon commentaire de texte , je pourrais faire un plan comme suit

I. explication de la pensée de l'auteur
1. le progrès est inévitable
2. le progrès , la division est bénéfique pour la société

II. critique de la pensée de l'auteur
1. la division et le progrès sont ils vraiment bénéfiques ( montée en flèche du matérialisme et de l'individualisme , exploitation des plus démunis par les détenteurs du capital
2. ... je ne sais pas quoi rajouter ^^

Qu'en pensez vous ?

cordialement .:o)

Bonsoir
plan tout à fait possible dans sa forme
Bon travail de préparation
:)