le parricide Victor Hugo

Bonjour,
Je suis étudiante en lettres modernes et j'ai une explication de texte à faire sur le poème "le Parricide" (v. 66 à 95) de la Légende des Siècles de Victor Hugo. J'ai bien quelques pistes mais le poème me parrait encore assez flou et j'ai des difficultés à en tirer un plan. Je pense qu'on peut parler d'une négativité du paysage et d'une certaine façon d'une négation du paysage qui est réduit a la seule présence de la neige du mont Savo et aux nuages qui pleuvent des gouttes de sang (négation du Progrès?). On peut noter également la présence de l'oeil et du regard, thèmes récurents de la Légende des Siècles. Mais est ce que cela peut constituer une partie de mon explication?
Je me demande également si ce poème est à rapprocher du "Sacer Esto" des Châtiments où le parricide est une critique de l'empire. Est ce que le tyran Kanut de la Légende des Siècles (qui en réalité n'a pas commis de parricide) symbolise Napoléon III ?
Je ne cerne pas très bien la place de Dieu dans "le Parricide". Lui offre t-il la possibilité de se racheter ou au contraire le condamne t-il?
De plus les quelques vers que j'ai à étudier me parraissent aussi obscurs que l'est leur contenu. J'ai vraiment du mal à trouver un plan.

Kanut quitta le mont par les glaces saisi;
Et, le front haut, tout blanc dans son linceul de neige,
Il entra, par delà l'Islande et la Norvège,
Seul dans le grand silence et dans la grande nuit;
Derrière lui le monde obscur s'évanouit;
Il se trouva, lui, spectre, âme, roi sans royaume,
Nu, face à face avec l'immensité fantôme;
Il vit l'infini, porche horrible et reculant
Où l'éclair, quand il entre, expire triste et lent,
L'ombre, hydre dont les nuits sont les pâles vertèbres,
L'informe se mouvant dans le noir; les Ténèbres;
Là, pas d'astre; et pourtant on ne sait quel regard
Tombe de ce chaos immobile et hagard;
Pour tout bruit, le frisson lugubre que fait l'onde
De l'obscurité, sourde, effarée et profonde;
Il avança disant: -C'est la tombe; au delà
C'est Dieu.- Quand il eut fait trois pas, il appela;
Mais la nuit est muette ainsi que l'ossuaire,
Et rien ne répondit: pas u pli du suaire
Ne s'émut, et Kanut avança; la blancheur
Du linceul rassurait le sépulcral marcheur;
Il allait; tout à coup, sur son livide voile
Il vit poindre et grandir comme une noire étoile;
L'étoile s'élargit lentement, et Kanut,
La tâtant de sa main de spectre, reconnut
Qu'une goutte de sang était sur lui tombée;
Sa tête, que la peur n'avait jamais courbée,
Se redressa; terrible, il regarda la nuit
Et ne vit rien; l'espace était noir; pas un bruit:
-En avant!- dit Kanut levant sa tête fière;

Pourriez vous m'aider? Merci d'avance !