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Le mauvais vin
Le mauvais vin
La poésie n’est à personne, pas même à son auteur. Elle n’appartient qu’à celui qu’elle touche, celui qui la rencontre… Elle ne s’écrit pas comme un littérateur, un « va en lettres… Elle ne s’écrit pas, pour être lue, comme on boirait du mauvais vin, avec une belle étiquette, à tout miser sur l'esthétique… Ou sur le style… Ou sur la forme… Et qu’importe le thème ! Pourvu qu'on aime... Pourvu que l’on soit reconnu…
Pourvu qu'elle soit lue par des âmes aveugles, soi-disant érudits, du verbe et de la métaphore, toujours présents pour nous faire croire que le génie est inné. Qu’il n’y a pas d’éminence grise chez les Pigmés et que la vérité n’est pas dans la nature, que seul le génie se trouve dans la syntaxe verbambriquée… Celle qu’on vous brandit, dans des lexies ôtées des mots de l’habitude, avare de simplicité, cloquée de rimes infréquentables, bâtie d’incertitudes et de mensonges, comme s'installerait la relation entre le vide et l’incompréhension…
Première règle « La Solitude »… absente de statuts, ou de codes de loi, la poésie ça se distingue, loin des mots distingués, elle ne s’écrits pas dissimulée derrière des mots choisis, pas plus qu’avec la morale… Chez elle, Il n’y a pas de génie, la poésie, ça n’est pas ça. La poésie, c’est celle qui vous empêche de sortir de cette pièce où vous vous êtes vous-même enfermé, ou pour la lire, ou bien pour l’écouter, soit dite ou bien chantée. Celle qui vous tue quelques instants, les yeux rougis… Celle qui vous oblige à vous cacher le temps de revenir à la réalité de ceux qui vous observent… Ceux-là qui vivent là, où tout le reste, n'est que littérature...
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Des Pierres pour Léo
Des Pierres pour Léo
Tu étais au silence, son frôlement léger… Rien qu'une ombre entre nous…
Tu reposais en moi, tu t'en souviens peut-être ; Aux gestes vaporeux, mes mains pleines de nuits…
Et tout ça se passait, tout en haut dans ma tête… "Seulement dans ma tête"…
Juste de quoi te retenir un peu, d'un impossible "Nous", avec les magnificences de tes idéogrammes…
J' avais, je ne sais plus ! Juste toi d'incroyable, mes mots simples d’errance, au centre d'une fièvre, que je ne savais pas. Un rêve dessiné, depuis des millénaires, la mer sans la mer, l'absence confinée dans le tendre des choses.
J'aurais aimé écrire, à son mal de mer, une barque orpheline en dérive des mots. Ce feu mouillé d'un autre, cet autre qui fut toi, au temps de l'imparfait, poursuivant son fantôme… d'allégorie d'aimer.
Et peut-être, qui sait… Un chant de tes "je t'aime", un chant de toi sans toi… "Sans nous"...
Avec… Ta faculté d’écrire, après les points-virgules ; Au diable, à la tendresse, un vin de tes baisers, à l'encre souveraine, tant ruisselante encore, au-delà de ta voix…
Et moi... Qui n'aurais su que dire, la douleur des pierres, l'espérance dressée, enténébrée de gris… Le sculpte d'un chagrin, aux larmes qui nous mènent, un sang d’encre vers l’autre ; Tant le vers a bien bu d’inhumaines folies. Tant d’instants que déjà, au manoir de l’âme, s’entende ton murmure…
A Léo Ferré
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Il faudrait rester là
Il faudrait rester là
Il faudrait rester là, et puis attendre
Ne plus attendre que cet autre, aux mouvements de mer…
Celui qui va, et qui revient dans ses jusants, quand le silence l’exagère
A faire battre le cœur.
Il faudrait reste là, dans le secret des murs
Entre langueur et solitude au miroir des phrases…
Avec, la poésie entre deux portes, entre deux portes de secours
A faire semblant de vivre, des semblants de « peut-être »…
Il faudrait reste là, noyer sa solitude et sa désespérance….
Quand l'aube pousse ses rengaines, ses « aimer » pour toujours…
Et qu’elle vous laisse là
Pourquoi n'es-tu pas là, toi qui portais mes mains...
Toi qui passais dans l'ombre attendant le signal
Ignorante aux musiques accordées du destin
Pourquoi n'es-tu pas là, toi qui voulais semer
Jusqu‘au creux de ton ventre la tendresse qu'on enferme
Aux nuits blanches si blanches épousées des haleines…
D’aubes échevelées…
Maquillant sur les murs
Tous... du bleu de ton eau
Toi... Hors du temps et du cœur... Pourquoi n'es-tu plus là
En batailles de baisers…
Du plus beau jeu de rôle
Pourquoi restes-tu là… Toi !
Débordant de la chambre, ouvrante aux souvenirs
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Tout ce qui ne se dit pas
La nuit cambrée de tes folies
Le jardin clos de nos je t’aime
Le poivre blanc où je me plie
Et… Tout ce qui ne se dit pas
Ta lèvre au vert d’où j’émigre
A l’autre bout de tes pensées
Nos pôles au sud en tête à tête
A l’indécence des idées
Ta symphonie qui me rappelle
L’autre rivage sous ta voix
A mes délires à tes pluriels
Dans un voyage au long de toi
Ton souffle tendre où je m’enlise
L’aigre douceur dont tu te pares
Lorsque ton vin m’italianise
Quand tout s’allume sous ton fard
Ton alphabet quand tu m'emmènes
Les mots mouillés qui m’acheminent
Au temple chaud de nos haleines
Au figuré comme une rime
Mon Alpe blanche
Mon altitude
Où je me penche à l’infini…
Au point virgule de tes hanches
Ta vérité comme l’on dit
Des mots voyant de ta lumière
Qui ne sont pas au dictionnaire
Et… Tout ce qui ne se dit pas
Et de ton rouge sidéral
Ses profondeurs où tu te mires
Ta barque aux flaques hormonales
Où sombrent au soir des délires
Outre le rêve qui t’incarne
Comme une épreuve qui s’immisce
A ton berceau teinté d’arcanne
La fleur au secret d’un calice
Ce rouge au blanc qui va croissant
Croissant de roux de lune en lune
Aux sources rares au ras des sangs
La corde au mât de ta lagune
Teintée de l’onde où va dormant
Comme un péché sous la dentelle
Aux pierres froides où va longtemps
Une habitude menstruelle
Vingt déjà riche de rose
Ce jour aux jours à l’amertume
Le temps de nos métamorphoses
Comme l’époque se consume
De fille en femme
Dans tes carnets
D’orbes infâmes lassée livide
L’ex jeunesse médicinée …
A ses effets d’éphéméride
Et… Tout ce qui ne se dit pas
Mes yeux cachés comme une ride
Qui ne regardent plus que toi
Arcanne avec 2 « N » : Poudre de traçage de couleur rouge
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Je sais
Je sais ces heures basses où le rêve se hisse
Je sais tous ses visages à la nuit consumés
Des femmes pratiquantes et de mauve et de parme
Fleuries de lit en lit d’infidèles pensées
Je sais un peu d’aurores et je sais des poussières
Je sais vingt ans déjà… Je sais bien mille années
Je sais aussi d'autres matins
D’une étoile et d’un siècle un tissé de lumières
Un champ haut comme un ciel vide d’éternité
Et des soleils couchants
Un peu comme une offense
Un peu comme un chagrin
Un peu... comme une idée
Des lèvres et puis des mains bavardes d’indolence
Avec un chant d’hier le cœur assassiné
Suivant parfois d'autres chemins
Je sais comme tu sais, un jour, comme une alarme
Du rouge mit aux lèvres et des airs maquillés
Un crayon fleurissant d’artifice la larme
A son bleu soulignant la place d’un passé
Je sais bien d'autres vies...
Bien d'autres lendemains
Je sais les yeux voyants de nos joyaux perdus
Je sais comme une trace et de vagues refus
Je sais ce temps d’un autre au bout de ta patience
Dans les mains de Cassandre indexées à l'alliance
Je sais un cœur si haut sans gestes de secours
Des langues assoiffées et des comptes à rebours
Une autre destinée d’invisibles tendresses
Avec tous tes baisers venus les ramasser
Avec une tiédeur et le temps qui se venge
Avec une paresse et des servilités
Des matins en retard et des soirs où se range
Au fond de nos placards toute une éternité
Avec des lits tranquilles… Un fantôme qui passe
Avec ses humeurs en phrases éternuées
A peine des silences et puis des mots de passe
Avec bien mille choses… Aux heures à pas comptés
Je sais comme tu sais ... Mais il se fait tard
Je sais d'autres "je t'aime"
Je sais déjà demain !
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Le juste nécessaire
De toi, j’inventerai le juste nécessaire
Tous les mots de l’absence
D'éphémères regrets
Des destins en retard une gorge qui tremble
Des paroles d’oiseaux que tu n'entendais pas
J’inventerai le vent qu’un matin me fredonne
Si le temps le permet si le cœur est bien là.
Comme un chat dans sa langue.
Comme un loup me ronronne.
Tous tes rêves d’enfant que tu ne me dis pas
Des matins de chasseur où le cœur est à prendre
Dans un piège à musique un geôlier dans ta voix.
Tout le souffle de l’eau d’un cheval aquatique
A ta lèvre où s’agrippe un murmure de toi.
Je serai sous ton pas l’invisible d’un ange
Des fanfares en treillis une armée sans combat
Ma guitare à minuit un théâtre exotique.
Tout de toi dans ma tête
Comme moi, comme toi...
Au matin ranimé où s’en va ta blessure
Un bateau sur le sable aux voilures d’un drap
Un orage en hiver allumé à l’azur
Une source mouillée du brillant dans ta voix.
Puis quand rien n’ira plus comme un rêve s’en va
Je serai un Jésus en baiser sur ta bouche
Un sourire à tes veilles.
Au matin qui se couche.
L’infini d’un sommeil en prière de toi
En prière de toi...
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Chambre à marée haute
Ta peau galbée de foudre.
Son feu jamais éteint
L’orage de Van Gogh
Le salé de nos mains
L’échancrure d’un cri.
Tes prières à jamais.
Le verbe que tu trembles
Et toi qui me sais là…
Ces nuits désordonnées
À déchiffrer ta vague
Son pli que je suppose
Où baille ton destin
Les sarments de ta vigne
Sous ton pagne l’Espagne
L’argile de ta forge
L’algue de nos baisers
Tes maquis scintillants
Où je sais des lumières
Sous la brume d’un chant
Sa voilure carmin
Et moi ce mal venu
Démêlant tes crinières.
Ton âme où me cacher
De fleurs et de scandales
Avec cette chaleur
Avec cette folie
Au vague de tes yeux…
Et la chambre, la mer
Plus haute chaque matin
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Tu penses à qui ?
Tu penses à qui ?
Tu penses à quoi ?
Quand tu t’en vas te fabriquer des mondes
L’éternité couchée dans tes petits papiers
Tu penses à qui,tu penses à quoi?
Aux promesses exhumées
Des paroles qu’on enterre
Au faux dieu pour prier
Qui se prend pour ton père ?
La tendresse exilée
Sur des airs de routine
Aux mimiques du temps
Dans ses heures assassines ?
Tu penses à qui… ?
Tu penses à quoi ?
À ta vie bétonnée
D'un chagrin qu’on devine
A ces voix emmurées
Dans le fer des usines ?
Tu penses à qui… ?
Tu penses à quoi ?
Tu penses à qui,
Quand tu t’en vas ?
Avec un rêve au chaud
A la nuit pour la rime
Les mots déshabillés
D'un poème indécis !
Ses voix pour t'attacher
Le cœur en stéréo
Le temps de tes vingt ans
Battant mille musiques !
Aux mains imaginées
Des bras pour te hisser
Le coeur éthériser
Des essences exotiques !
Tu penses à qui
Tu pense à quoi ?
Aux matins ignorés
Quand ta bouche a bien bue
De baisers en allés
Dans le ciel de ta rue
Tu penses à qui
Tu penses à quoi...
Quand je te pense un peu
Juste à coté de moi ?
Tu penses à qui ?
Dans tes rêves d’outrage
Tutoyant l’infamie
De la chic morale... qui penses à Tous ! Qui penses à toi !
Avec...
Ces fleurs à inventer
Les nuits désordonnées
Quand poussent dans mon vers
Tes prochaines folies
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Bon ! Je STOP ! Y'a foule !