Espace pour poètes en herbe, artistes et créateurs.
A la dérobée… Un regard cerné cruellement par le Rimmel. Un visage comme un livre. Un journal intime ouvert au hasard. Des mots de vie. Et puis des gens qui passent, marée terne, houleuse, grisâtre et infinie… Inattendu, un enfant pleure, on ne sait pourquoi. Les yeux sont clos. Le refuge...
In Memoriam. Sur les Hauts de Meuse au Sud de Verdun Ton grand Meaulnes est couché dans la fosse commune. In Memoriam… 4 avril à la Woëvre, Grand Gibus à bien froid Tes boutons, cher Louis, luisent sur ta capote… Ensanglantée…
Cité des Colonnes. Le pinceau des phares jaunes sur le Malecõn caresse le bitume de sa lueur coquine. Baisers de sucre à l’hôtel Sévilla, à l’heure des cocktails. Frivolités, bonnes fortunes… Au coin du Paseo et de la 19ème rue
Fête foraine. Sous les arcades, quelques vieillards poudreux tendent l’oreille à la rumeur citadine. J’écoute des airs de bastringue, chansons épaisses, poisseuses et lourdes, la Gueuze Lambic inonde les fontaines, Mort-Subite des pigeons… Fauchés dans la fleur métallique de leurs plumages...
Colères de Flandre - 1 Revendication des gueux. Ici, nous nourrissons les chiens avec de vieux ragots Et rions de tout. Nous refusons la cécité des charmeurs de nouvelles Leur onanisme peureux de critiques insensibles
Aube du 6 août… Je ne masquerai pas tes nuances Avec de lourds volets d’acier Bien que tu ne sois qu’apparence Approche-toi, je suis levé… Aussi vrai que je fuis la multitude Qui te dédaigne comme chimère Je guetterai en altitude
Le vœu du lecteur. Le livre s’ouvre… Sous les signes en goguette, Les chemins de l’intrigue S’ouvrent sous nos pas curieux… Sous les assauts sans fin des journées sans passions,
Ciel de Flandre. Le ciel de Flandre est comme un rêve sans horizon, Et qui ondule, furieux, retenu en sourdine, Une palpitation coléreuse ravine Les labours aux senteurs de pluie où l’air est bon. Aucune haie et aucun chant. Tous les oiseaux rompus Nichent au creux des blessures...
Chant du chaman. Odeurs suaves de l’ondée, je vous hume Au milieu de mon âge depuis Ce printemps de légende où je vivais sur les sommets. Vous tous, génies de la haute saison Quand j’errais au couchant dans la sérénité Je me souviens de vos soupirs feutrés
Reflets du Bosphore. J’ai dans les yeux les remous du Bosphore qui scintillent, libérés… Après la prière de l’après-midi, je bois le thé ardent avec le marchand de lampes… Istanbul, comme un songe en pointillés… Les filles portent un anneau au nombril…
Coyoacàn L’exposition, couleurs de sang… L’éternelle enfant Est couchée sous le lourd baldaquin. Sonnent les chants sacrés de Tehuantepec Vent des canyons, brûlant et sec
Mon vieil ami, l’ennui… Les jours sommeillent… Sous les hésitations muettes des vents de février. Le jardin attend au détour d’un brouillard. Dans le sofa profond d’un salon endormi Les heures de sursis, le beau temps de l’ennui… Drapée de souvenirs et de...
Laminoirs et Hauts – fourneaux. Nostalgie. Flânons en remontant le temps Que la mémoire souvent rumine Les compagnons des temps d’usine Qui se pressaient, café « passe-t’en ». Un foulard gris sur le museau
Irlande, 1982… Passager éphémère, espère le solstice d’été, pose sur les docks ton sac de chimères. Six mois de pause dans ton périple, Titanic Bar, Comté de Cork. J’ai aperçu les bords du monde, lorsque je faisais la route. Faudrait l’écrire à l’encre-nuit dans la poussière noire de...
Fleuves… Il trempait dans le Gange ses mains de musicien. Fleurs d’avril brisées que le courant flétri. C’était un autre temps… Les anciens du village accroupis sur les rives, Les yeux vers le couchant, fumaient en devisant D’étranges cigarettes dont les volutes épaisses
Gaia. Les sources Tes sources, rumeurs radieuses de mon enfance, Douillettement, mystérieusement cachées, Sous les pierres des déserts immenses Se tarissent mortes et souillées
Jeannot. T’as la tête qui penche comme un clocher trop vieux Parce qu’on l’a sonné trop souvent Et la paille rousse qui protège tes yeux Te fais depuis toujours le regard trop ardent L’allure qui tangue sous la rafale Et qui vous pousse à l’indulgence Quand tu marches Jeannot, quand tu...
Gris-Nez au matin… Au plus massif du granit Je sculpterai tes courbes marines Les goélands d’un coup de plume Garderont ton souvenir lustré Et le flot se ruant Très loin sur les falaises Le vent sifflera ta chanson
Les longs passants. Qui sont les longs passants qui parcourent la ville Au crépuscule, en parenthèses, dans l’éclat des néons ? Sans espoir de retour et de mots murmurés De longs impers chargés de pluie et de remords Ils ne demandent rien et n’osent s’emporter Ils n’ont plus de chagrin,...
Les bâtisseurs. Briques… Briques sanguines façonné par mes pères, Briques enflammées pétries par la lumière. Ruban d’existence qui chatoie De la racine jusqu’au fruit, Où un jongleur, taquin, badine,
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